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Les oubliés de l'histoire - Louise Weiss

NOTE DE LECTURE

AUTEUR: Jean Yves LE NAOUR

DATE: 12 février, 2020

CATEGORIE: Politique et société

EDITEUR: Flammarion

Résumé tiré du passage sur LOUISE WEISS" La grand-mère de l'Europe" selon Helmut SCHMIDT

Née en 1893 à Arras, Louise Weiss a de fortes attaches familiales avec Strasbourg car son père y est né, ainsi qu'avec l'Alsace plus précisément Soppe le bas où sa mère est née. En 1871, sa famille décide de quitter l'Alsace, lorsque celle-ci est rattachée à l'Allemagne - son père étant protestant, il était beaucoup plus austère et rigoriste que la mère de confession juive. En effet, Paul Weiss voit d'un très mauvais oeil la réussite scolaire de Louise, qui accumule les prix. Il a même pour mantra un principe germanique donnant un vision de la place des femmes dans la société de lépoque : appelé les 3 k - kinder - kuche et kirchen, qui signifie enfant - cuisine et église. Il est persuadé que bardée de diplômes, elle ne parviendra pas à se marier.  Quel homme voudrait passer sa vie avec une femme savante ?
Toutefois, Louise poursuit ses études et obtient l'agrégation de lettres à 21 ans et est ainsi la plus jeune agrégée du pays. C’est en 1914, au moment où la Première Guerre Mondiale éclate, et de façon hésitante qu’elle décide de l’annoncer à son père.

Au début de la guerre, elle s'occuper de soigner les premiers blessés dans un hôpital militaire mais elle ne s'y sens pas place et décide de se rend à Bordeaux pour devenir journaliste. Elle prend alors un pseudonyme masculin pour écrire, ce métier va sublimer sa vie ! En janvier 1918, elle crée sa propre revue "l'Europe nouvelle" où elle y défend les options d'une paix durable au sein " d'Etats Unis d'Europe" et promeut une réconciliation entre la France et l'Allemagne - ce qui sera mis à mal lors de la signature du Traité de Versailles. Cependant elle défendra toujours ces options et durant 20 ans sa revue sera considéré comme le journal officiel des chancelleries.
Pionnière du grand reportage, elle crée le scandale en partant plusieurs mois seule faire le tour de l'Europe dès 1919.
En 1920 elle se rend en Russie, le pays est en proie à la guerre civile et à la famine. La revue soutient la politique d'Aristide Briand qui milite pour le rapprochement entre la France et l'Allemagne et aussi pour la paix.

En 1933, Hitler accède au pouvoir, c'est la fin des espoirs de paix et du rêve de la SDN. Elle décide en 1934 d'arrêter sa participation à la revue. La même année, à 41 ans, elle sacrifie aux apparences en se mariant et fait campagne pour le droit de vote des femmes en s'inspirant des moyens spectaculaires employés par les suffragettes britanniques. Elle ira de provocations en scandales pour attirer l'attention de tous - ainsi avec d'autres femmes elle s'enchainera à des réverbères après avoir convoqué la Presse.

Elle cesse ses actions d'éclat en 1938 car la menace représentée par Hitler se précise, le conflit se rapproche.

Très patriote, elle milite dès le début de la 2eme guerre mondiale pour que les  femmes puissent incorporer un service national féminin  mais elle essuie un échec. Toujours dans sa logique de paix elle se rapproche du gouvernement de Vichy, sans rentrerdans la résistance même si elle l'a prétendu plus tard (assertion qui a été formellement  démentie). En effet, la période  de 1939 à 1945 reste sa part d'ombre, comme de nombreux français alors, qui voulaient  préserver un semblant de paix au prix d'une compromission certaine avec l'occupant. Au tournant de la cinquantaine elle parait toujours indécise, entre l'écriture de romans, de pièces de théâtre, le journalisme et les grands reportages à l'étranger. Touche à tout, elle s’essaye à de nombreuse discipline et elle obtient même divers prix littéraire, mais ne sera jamais été élue à l'Académie Française.

En 1979, Jacques Chirac lui demande d'intégrer sa liste pour les 1eres élections du Parlement Européen. A 86 ans elle accepte, et achève sa vie par le plus grand hommage, présider la séance inaugurale du Parlement européen, dont elle avait rêvé et fait le 1er combat de sa vie. Elle s'éteint à Paris le 26 mai 1983.

 

Résumé de l'éditeur : "Si l’Histoire n’a retenu que les exploits du chasseur, c’est parce que le lion n’a pas d’historiens», écrit Jean-Yves Le Naour. À côté des grandes figures de proue, des êtres ordinaires ont eux aussi «fait» l’Histoire. Les destins des "oubliés" choisis ici éclairent d’un jour nouveau la vie politique ou sociétale du XXe siècle : la résistance allemande au nazisme à travers le portrait de Sylvin Rubinstein ; le combat pour le suffrage féminin dans l’entre-deux-guerres par Louise Weiss ; la prise de conscience écologique incarnée par René Dumont ; la révolte des prostituées emmenée par Grisélidis Réal ou encore la fronde du torero Manolete sous le franquisme...
Souvent au péril de leur vie, ils ont défendu la liberté à l’instar du prêtre polonais Jerzy Popieluszko ou de l’Irlandais Bobby Sands, et furent parfois les révélateurs d’une époque dans ses excès : le dopage avoué par le coureur cycliste Tom Simpson, le star-system pour le footballeur George Best.
Ainsi, Les Oubliés de l’Histoire racontent-ils une autre histoire, incarnée et empathique, familière et ignorée, mais tellement plus humaine.
Les Oubliés de l’Histoire ont inspiré la série télé du même nom diffusée, en 2017, sur Arte et Planète +. Les replays de la série, documents iconographiques et réactions du public sont consultables sur le site : www.lesoubliesdelhistoire.fr".

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