Babette s'en va-t-en guerre par "La Peau sur Les Os"
mars 08/Virginie/
Source image : Pinterest
Cet article est envoyé par une lectrice du haut pays sous le pseudo "La Peau sur les Os"
C’est mon premier article et je ne sais par où commencer. Je vais raconter comme ça me vient :
Pour moi, Mme Blixen était une femme extraordinaire mais il vaut mieux se méfier avec elle : en voyant le film, on réalise mieux qu’elle avait quitté le Danemark pour se lancer dans une plantation de café au Kenya. Le Kenya, c’est le pays des Massaï et des lions, c’est loin et ce n’est pas un petit coin bien tranquille. Elle n’avait rien à faire des conventions, elle tirait très bien au fusil, son mari lui a refilé la syphilis, elle a tout perdu dans un incendie et en plus le grand amour de sa vie s’est craché avec son avion. J’arrive pas à croire qu’avec une vie pareille elle a écrit des livres pour la Bibliothèque Rose, celle que ma grand-mère avait aimée quand elle était petite. Mes frères et moi, on savait pas encore lire mais on regardait les images et elle nous racontait les histoires !
Je me trompe peut-être mais je trouve qu’elle est plutôt féroce, non ?
Vous avez lu la nuit d’amour dans L’éternelle histoire ? tu parles d’un érotisme ! le marin de dix-sept ans, puceau, le pauvre, elle en fait un « ours furieux » « devant un rayon de miel ». Elle parle d’écrasements, de « soufflet de forge », de « grognements » !! Et quand la « proie sans défense » balance son balourd au matin, avec quelques belles paroles et des larmes de crocodile sur leur différence d’âge ! Vous vous rendez compte, elle les a appelés Paul et Virginie ! S’agit pas de vous, Virginie ! mais des deux ringards du super-ringard Saint-Bernardin-de-Saint-Pierre-de-la-Bibliothèque-Rose. « Mais vous n’allez pas vous noyer, vous, Paul ? ». J’invente pas, je jure ! c’est en bas de la page 222 de l’exemplaire de la biblio.
Alors je me suis demandé si je n’avais pas trouvé une de ses clés de MES : une histoire de super-ringards. Avec cette idée dans la tête j’ai relu les vies fades de chez fade limite glauques des deux filles du pasteur dans Le festin. Vous ne croyez pas que Karen Blixen a voulu se moquer méchamment de tous les romans genre Harlequin ? de toutes ces histoires pleines de rendez-vous manqués et de flots de larmes et de regrets éternels ? Vous savez, ces bouquins qui racontent à n’en plus finir les malheurs d’amoureux complètement débiles, qui ne se sont même pas touchés, et qui sont séparés par des problèmes que personne ne comprend. Moi j’ai même eu l’impression qu’elle s’amusait tellement qu’elle laissait un peu pointer le bout de l’oreille, un peu comme pour dire : Coucou, je suis là !
C’est vrai que maintenant elle est morte depuis longtemps mais j’aurais pas aimé qu’elle s’imagine qu’elle peut me tirer comme au paint-ball !
Prière de ne pas me dire des méchancetés comme à MES !
Bonjour, Virginie. Je ne suis pas d’ici (enfin, j’étais d’ici mais je suis parti). Je suis tombé par hasard sur votre blog. Je n’imaginais pas que dans le haut-pays grassois on était prêts à s’étriper sur l’interprétation d’un bouquin. Ca m’a bien fait rire et ça m’a bien plu. Grâce à vous, j’ai rouvert ce livre oublié depuis des années. Des tas de détails m’ont sauté aux yeux, que je n’avais pas vus en première lecture. Est ce que je peux vous envoyer une petite note avec mes réflexions sur Le festin de Babette ? C’est un peu du réchauffé, c’est vrai mais j’espère que l’un ou l’autre de vos acharnés me lira (sans sortir sa pétoire !). A bientôt, j’espère.
Bonjour Papaye, avec plaisir !
Pas d’accord, ça devait pas être un truc local ?
Un de l'Escouissier, je te salue bien. On ne te lit pas souvent et quand tu écris, tu fonces un peu vite sur ton clavier…Tu n’aimes pas les étrangers, moi je n’aime pas les xénophobes. On a tous nos petites tares honteuses. Mais tu n’es pas le seul à aimer Giono. Puisque tu causes « racines », alors on va s’expliquer à la Giono, bien en face : tu le sais aussi bien que moi, le village de l’Escouissier n’existe pas plus que celui de Baumugnes. Alors qu’on soit d’ici ou d’ailleurs, de par là-haut devant ou de plus loin, peut-être même d’au-delà de la mer, on est tous de Baumugnes. Et Un d’Aubignane, il a fait bon accueil à Un de Mane qui venait se mettre à la tâche avec sa force et sa bonne volonté. Moi, ça me plaît bien que la Plaine vienne à la Montagne (hé ! hé!) et le Papaye, il me plaît bien aussi : il est franc du collier. Après tout, s’il ne l’avait pas dit, qui l’aurait su ?
En même temps, au lieu de discutailler sur qui vient de où, on pourrait peut-être en profiter pour féliciter LP/O (désolée ça va vraiment plus vite à taper) pour le chouette article qu'elle nous a envoyé ;-)
Ce n'est pas juste ! tu avais félicité La peau sur les os, donc je m'étais dit que j'avais le temps d'en faire autant et puis ton commentaire a disparu du blog !! Et c'est nous qu'on se fait engueuler !!! et pourquoi tes smiley ne sortent pas ? et pourquoi l'article sur le joueur est en note? on ne peut pas commenter! et pourquoi ?...zut j'ai oublié !
Pfffff la la .... MES, arrête de râler ! Les smiley je ne sais pas pourquoi on ne les voit pas, il faut que je demande au "Grand Administrateur" Il me faut aussi des des "notes de lectures", c'est moins polémique que les articles on va dire ... mais, bon on pourra en reparler ;-)
..... le commentaire disparu .... une fausse manip !
L’Argonaute MES moraliste, MES pacificateur, on aura tout vu ! ce boute-feu qui fiche la foutue pagaïe !? Sinon, pour le reste, pour une fois je suis d’accord avec lui : Bienvenue à Papaye ! Virginie de mon cœur en sucre, pourquoi l’excellent article sur Le joueur de Dosto n’est pas publié en article ?
Bravo ! La peau sur les os ! un grand pas de franchi ! avant, tu avais le droit de tirer sur le pianiste, maintenant tu as le droit de te faire tirer dessus ! mais pas par moi ! tu as trouvé une des clefs, c'est bien ! continue !
Oui je suis d'accord, je n'avais pas du tout vu Karen Blixen sous cet angle....je vais quand même relire cette nouvelle !
moi je pense que ce blog est ouvert à tout un chacun quel que soit son domicile , chacun justement y apporte son interpretation.. c'est toujours interessant à lire - et enrichissant - personnellement je n'ai que mon point de vue sur tel ou tel roman et j'apprécie de confronter la lecture et le ressenti des autres lecteurs - donc bienvenue aux visiteurs qui n'habitent pas "chez nous" mais y sont par le coeur Cordialement à tous
Bonjour Béatrice, oui, c'est bien que tout le monde puisse s'exprimer sur une lecture. C'est aussi la preuve que les lecteurs sont engagés et toujours prêts à défendre leur point de vue ... bec et ongles s'il le faut !