Le thème de la rencontre du mois de février nous a re-plongé.e.s dans les affres et les bonheurs de l’adolescence, l’engouement pour une cause, les grands questionnements, les amours à fleur de peau et l’irrésistible besoin de trouver une place dans ce monde…
C. L nous fait découvrir Petit pays de Gaël Faye, elle nous annonce clairement dés le départ :
J’avais très peur de le lire car la simple évocation du Rwanda me paralysait… Une fois commencé, pas pu le refermer…. Ce n'est pas un livre proprement dit sur l'adolescence et ses bouleversements au sens "occidental" du terme, cette histoire est l'histoire d'un jeune garçon qui va quitter le monde de l'enfance, au Burundi, en pleine naissance du conflit Rwandais. C'est un magnifique récit, émouvant, drôle et puissant, tendre qui nous éclaire sur ce qu'a été la vie de ces enfants devenus adolescents dans un pays emporté par la fureur des hommes. L'équilibre y est bouleversant, entre la beauté du pays, la subtilité des relations humaines et la naissance de l'inimaginable....
Gaël Faye a reçu le Goncourt des lycéens pour ce livre, c'est dire qu'il parle aussi aux ados!!
G. G a présenté Ma reine de Jean-Baptiste Andréa aux Editions de l’Iconoclaste qui a reçu le Prix Femina des lycéens et est sélectionné cette année pour le Prix Livre Azur avec trois autres ouvrages. Maniant avec virtuosité les codes de la fable et du conte, Ma reine est le premier roman du réalisateur et scénariste Jean-Baptiste Andrea. L’auteur célèbre l’enfance à travers la pensée, la voix et l’itinéraire d’un garçon de 12 ans que l’école et le voisinage traitent de « différent ». Est-il autiste ? Il n’a pas d’amis et veut devenir un homme. Il part avec son sac à dos après avoir entendu une conversation entre sa sœur, bien plus grande que lui et ses parents, âgés, qui veulent le mettre en institut spécialisé. Il gravit la montagne à la recherche de la guerre car seuls les hommes font la guerre ! Arrivé sur le plateau, pas de bataille mais Viviane qui deviendra sa reine. Des paysages magnifiques, une vallée d’Asse merveilleuse où dorment encore un petit poucet, une fée et un ogre, personnages attachants. Un premier roman touchant et très poétique.
Cette idée de la reine, enfant despote s’inventant une vie, nous emporte vers Le château de ma mère de Marcel Pagnol où Marcel est transformé pour un été en esclave par sa belle rencontrée dans les garigues au grand dam de son frère, Paul…
Puis, ce sont Les Fureurs invisibles du cœur de John Boyne aux Editions LC Lattès, une pépite de la rentrée littéraire !
Dés la première scène de ce roman de 592 pages, le ton est donné : enceinte à 16 ans, la mère de Cyril est publiquement bannie et doit quitter sa famille et son village en pleine campagne irlandaise pour s’exiler à Dublin sans un sou en poche. Elle est hébergée par un couple de jeunes hommes, rencontrés dans le bus. Elle accouchera de son enfant et n’aura pas d’autres choix que de l’abandonner. Cyril Avery, son fils, n’est pas un vrai Avery, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs, couple dublinois aisé et excentrique qui ne lui donnent aucun amour. Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, avant de comprendre à l’adolescence qu’il est amoureux de lui. Mais d’autres épreuves, encore plus douloureuses, encore plus déchirantes, l’attendent.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette œuvre magnifique, John Boyne fait revivre l’histoire de l’Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du cœur est un roman qui nous fait rire et pleurer.
Je présente Brèves rencontres avec ma mère de Dana Reinhardt aux Editions Thierry Magnier. Le narrateur est une adolescente, Simone, 16 ans. Elle a toujours su qu’elle avait été adoptée et cela ne lui pose aucun problème. Entre ses parents adoptifs, athées, leur fils, Jack, elle coule une adolescence heureuse. A l’aube de sa vie d’adulte, Rivka, sa mère biologique, souhaite la rencontrer et cette demande va bousculer ce fragile équilibre. Simone refuse mais au fil de l’écriture, on se rend compte à quel point sa curiosité est éveillée, connaitre son histoire n’est-il pas le but de chacun ?
Rivka, enceinte à 16 ans, fille de parents juifs hassidiques dont le père est rabbin a été rejetée par son père et honnie par sa famille à la naissance de Simone. Les rencontres de cette mère et de sa fille sont décrites avec délicatesse et s’entremêlent avec les grandes découvertes de l’adolescence. Elevée dans une famille athée, Simone va être confrontée à de grands questionnements religieux et culturels. Peu de temps leur reste pour se connaitre car Rivka est gravement malade… L’ambiguïté du passage de l’adolescence à la vie d’adulte est finement traitée dans ce livre.
C’est ensuite au tour de Daniel Pennac et son Chagrin d’école aux Editions Gallimard que nous pouvons retrouver à disposition dans la bibliothèque de Thorenc : « Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne !) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. »
Chagrin d’école est un livre qui concerne l’école et en particulier la douleur de ces enfants qui ne correspondent pas à ce que la famille, les professeurs attendent d’eux. Daniel Pennac, devenu professeur des écoles, entremêle ses souvenirs autobiographiques et des réflexions sur la pédagogie, sur la douleur des cancres et la soif d’apprendre.
N. C, première fois au club de lecture, nous propose Bonjour tristesse de Françoise Sagan aux Editions Pocket, disponible en prêt sur Thorenc. Cécile, adolescente insouciante, a passé son enfance en pension. Elle vit depuis deux ans avec son père Raymond qui est veuf, a la quarantaine et de nombreuses maîtresses. Elle mène une existence oisive et bénéficie d’une grande liberté.
L’été de ses 17 ans, Cécile, son père Raymond, et Elsa, sa maîtresse, partent en vacances sur la Côte d’azur. Raymond y a également invité Anne, une femme séduisante, qui était l’amie de son épouse. Très vite, Anne prend en main la vie de Cécile. Elle lui fait réviser son baccalauréat et regarde d’un œil critique son aventure amoureuse avec un étudiant. Raymond est subjugué par Anne et décide de l’épouser. Cécile qui craint pour sa liberté, invente une histoire pour séparer Raymond et Anne avec son amant/ami étudiant. Cela fonctionne à merveille. Anne, désespérée, s'enfuit et se tue dans un accident de voiture. Cécile et son père, Raymond, reprennent leur vie insouciante, mais la tristesse s’installe " Seulement quand je suis dans mon lit, à l’aube, avec le seul bruit des voitures dans Paris, ma mémoire parfois me trahit : l’été revient et tous mes souvenirs. Anne, Anne ! Je répète ce nom très bas et très longtemps dans le noir. Quelque chose monte alors en moi que j’accueille par son nom, les yeux fermés : Bonjour Tristesse. ".
S.B participe pour la première fois à un club de lecture, elle est venue nous parler de Le diable au corps de Raymond Radiguet. Le narrateur qui nous raconte son histoire, François est un adolescent de seize ans. Il est d'une intelligence précoce et redoutable. Un dimanche d'avril 1917, François fait la connaissance de Marthe, dix-huit ans, qui est fiancée à Jacques, soldat combattant sur le front. Leur jeune âge et leur esprit vif les rapprochent et une idylle s'ébauche entre les deux jeunes gens. Ils deviennent amants. François néglige ses études et manque de peu de se faire renvoyer. Il espère secrètement une réaction de son père. Marthe s'aperçoit alors qu'elle est enceinte. François ne va pas prendre ses responsabilités et va se conduire en enfant.
Le Diable au corps est un chef-d'œuvre qui a été porté à l'écran par Claude Autant-Lara, avec Micheline Presle et Gérard Philipe.
J’ai lu, il y a bien longtemps, Le blé en herbe de Sidonie-Gabrielle Colette, j’en ai gardé un goût de poésie des mots cachés sous les épis de blé et de nostalgie de l’adulte face à son adolescence passée. C’est un joli témoignage des amours adolescentes. Phil, 16 ans, et Vinca, 15 ans, amis de toujours, passent tous leurs étés en Bretagne. Tout naturellement, l'amour s'installe entre ces deux complices inséparables, un amour qui grandit plus vite qu'eux et que Phil va trahir pour la « dame en blanc ».
Le Blé en herbe est publié en 1923. Ce livre a été écrit lors de vacances de l'écrivaine, dans sa propriété de Roz-Ven, à Saint-Coulomb entre Saint-Malo et Cancale.
un club de lecture c'est pas des lectures partagées ou c la même chose ? on change les noms et ca fait du neuf ??? Et encore une fois il y a du flou dans les annonces pour st Auban : le thème du 16 mars c "les grands animaux et l'homme, amour et rivalité"et pas "a
Bonjour Un de l'Escouissier, il est vrai que parler de Club de lecture ou de Lectures partagées revient à peu près au même, c'est un moment convivial où chacun est invité à venir parler de ses lectures en lien avec le thème annoncé. Lectures partagées me plait car j'aimerai bien que les lecteurs puissent nous lire un extrait du livre présenté. Pour le flou concernant les ou l'annonce.s de St-Auban, je ne comprends pas car votre commentaire a été coupé. Si vous voulez nous en dire plus, je pourrai vous répondre. Pour le 16, vous allez nous présenter un livre?