- Les pères et les mères, il parait qu'au mois de juin, c'est leur fête ? - par Virginie
juin 06/Virginie/
Source image annarocchia.com
Vous avez remarqué ? Si vous tendez l’oreille autour de vous, le premier sujet de conversation, une fois bien sûr épuisé celui du temps qu’il fait,
(-« Oh la la, ce temps, quelle catastrophe ! » Après une journée de ciel gris sur la côte d’azur)
... le sujet qui vient tout de suite après ce sont les enfants, plus exactement « nos » enfants comme si l’appropriation coulait de source
-« Moi-mon-fils, moi-ma-fille, moi-ma-petite-fille … »
Les « Moi mon mari, moi mon épouse » sont nettement plus rares.
Pourquoi ce désir d’appropriation fusionnel à l’endroit de nos chères têtes blondes alors qu’on nous serine depuis des siècles avec le sempiternel « il faut couper le cordon … » ?
C’est à cette question que j’ai tenté de répondre au fil de mes lectures ces derniers mois. Au cours de ma quête j’ai fait de bien étranges découvertes … elles m’ont laissée perplexe, étonnée, parfois carrément déroutée comme à la lecture de l’ouvrage de Marina Picasso « Grand père »*
Qui sont ces pères et ces mères, ces grands parents, ces enfants qui deviendront à leur tour les pères et les mères de nos petits enfants ?
*J’en parle le 27 juin … ça s’appelle de la publicité, c'est pas bien !
Ca vaut aussi pour les chères têtes brunes ou rousses, lisses ou frisées !!! du moins par chez nous. En Afrique, où on doit faire dix enfants pour en garder trois, on ne s’attache pas aux enfants jusqu’à leurs 5/6 ans, quand ils ont échappé à la plupart des maladies infantiles. Souvent, ils n’ont droit à un nom qu’à partir de cet âge. Et les parents de là-bas aiment leurs gosses et en sont fiers autant qu’ici…
Pierre, heureusement que nous n'en sommes plus là. Un de mes amis Togolais me disait que dans son village il n'y a que 7 prénoms : lundi, mardi, mercredi etc ... l'enfant porte celui du jour où il est né. S'ils sont plusieurs il y a 3 jeudis et 2 samedis ...
Pas de remords, Virginie, ce n'est pas de la publicité, c'est de l'auto-promotion mais on sait ce que c'est. Il y en a d'autres que je ne nommerai pas, qui en font un sport ! Pour en revenir au sujet, "depuis des siècles" est très exagéré. L'enfantolâtrie est très récente. On peut la dater du milieu du XXè siècle. Il n'y a pas si longtemps, dans les classes aisées, les enfants étaient plus élevés par les domestiques que par les parents. Quant aux pauvres, ils les laissaient à tout un système de grand-parents et d'oncles et tantes. Ou à la fille aînée qui était la grande exploitée. Soit les champs, soit l'usine ne leur laissaient ni le temps ni la force de s'en occuper... Il semblerait que cette obsession de l'enfant soit due à la généralisation de l'enfant unique dans nos sociétes. Il est peut-être mieux suivi -et encore ce n'est pas sûr- mais il supporte tout le poids des espoirs parentaux. Et le fusionnel pèse lourd...
Bonjour Amélie, tu vois je pense qu'on a perdu quelque chose avec la famille réduite au père et à la mère. Maintenant les bébé vont à la crèche dès deux mois. J'aimais bien l'idée des tantes ou des aïeules où chacun avait sa place. Selma Lagerlöf parle de sa très très vieille grand mère dont l'unique mission consistait à raconter des histoires aux enfants. Quand elle s'en est allée, c'est tout un monde de fées, d'elfes et de lutins qui est parti avec elle. Mais qui est resté dans la mémoire de tous les bambins de la maisonnée.
La Fête des Mères, La Fête des Pères ! La Fête des Grand’mères… A Valderoure, le 27 juin dernier, s’est tenue ce qui devait être la « dernière » réunion du club de lecture de l’année scolaire. En fait, grâce au dévouement et à l’enthousiasme des dames de st Auban, notre été ne sera pas un désert ! Nous nous réjouissons d’avoir encore deux occasions de monter alertement la grimpette du village et nous entasser convivialement dans leur petite bibliothèque. Même physiquement comprimés, nos échanges littéraires y sont toujours animés ! Cette réunion du 27 juin m’a paru extraordinaire : elle a démontré qu’un sujet qui peut paraître anodin, voire même un peu barbant (encore des histoires de famille, peuh ! bof !), peut provoquer des réactions inattendues! Car ç’a été « la fête » de la famille !!! les livres sélectionnés (sauf « Sido », de Colette) étaient tous cruels et mettaient en scène des personnages parentaux de cauchemar. Même si, personnellement ( on l’espère), aucun des présents ne pouvait se plaindre d’avoir été un enfant maltraité ou gravement méconnu, ces récits de relations difficiles ont provoqué chez les lecteurs et lectrices, on l’a bien senti, des réactions fortes et même des émotions violentes ! Merci à notre douce Marie pour sa larme qui nous a touchés au cœur ! Merci aux deux seuls témoignages en faveur de grand’mères délicieuses et justement mémorables ! Merci aussi à Caty, qui nous a offert, dans une version inattendue –un tableau !, introduit en grande pompe, comme une vedette !-, sa vision insolite et fracassante de « Vipère au poing » ! Encore sous l’influence de ce moment particulièrement fort, j’ai repris « Père » d’Elizabeth Von Arnim, que j’avais lu trop vite. Fort heureusement, cette œuvre « plus Dix-neuvième siècle que ça tu meurs » est un pastiche très distrayant. Et vache avec tant de distinction ! Ca pétille ! A conseiller vivement, dans un verre d’eau fraîche, pour digérer tous ces drames pâteux…
Merci MES pour ton compte rendu très vivant de notre dernière rencontre ! J en ferai un la semaine prochaine qui reprendra tous les ouvrages évoqués. Je ferais bien de ton commentaire un article de blog, qu en penses tu ?
bien sur, tu peux ! j'avais d'ailleurs hésité à le placer ici ou en "chaise bleue". Mais A UNE CONDITION : que tu rétablisses les trois paragraphes ! comme le disait avec raison Violette, présenté comme cela, ça fait vraiment un "paquet indigeste". Tu pourras nous dire dans ton article ce qui a fait pleurer Margot... non ! Marie ! je ne me souviens que de ses larmes...
Ce sera fait !