(Photo : Amélie Arnaud)
Par cette journée de canicule, c’est avec grand plaisir que nous avons pénétré dans la fraîcheur de la bibliothèque de Valderoure. Nous avons été accueillis par Nicole et Geneviève ainsi que par Monsieur le Maire, Jean-Paul Henri. Gauthier, de la librairie Ratatosk était aussi présent avec sa sélection de livres à emporter dans nos bagages pour les vacances, ainsi que Bernard de Caille, tandis qu’Yvette se consacrait à la préparation de la fête de l’école. Les grillons étaient au rendez-vous dans les champs autour du village. Bref, tout le décor était là pour passer un agréable moment à échanger autour des lectures estivales. Nous avons accueilli deux lectrices de Thorenc, pour la première fois dans nos rencontres : Cate et Gisèle. Françoise de Valderoure était présente ainsi que Corinne Merle de la CAPG.
Nicole nous a tout d’abord parlé du roman de Katarina Mazetti, Le mec de la tombe d’à côté. C’est l’histoire d’une rencontre qui a lieu dans un cimetière. Lui est un jeune paysan qui vient se recueillir sur la tombe de ses parents. Elle est une bibliothécaire dont le mari est mort accidentellement. C’est bien gênant de trouver un voisin de tombe lorsqu’on souhaite un peu d’intimité et de recueillement. Et puis …
Nicole a aimé ce roman qu’elle trouve très agréable à lire et léger, bien qu’il se déroule en grande partie dans un cimetière ! Gisèle a eu du mal à avancer dans cette lecture. Elle s’y est ennuyée.
Gauthier avait apporté Mes sincères condoléances, un livre écrit par un croque mort breton. A la fois léger et drôle, cette très bonne surprise littéraire lui donne parfois froid dans le dos par son humour décalé et sa logique très, terre à terre. Gauthier nous a lu un court chapitre intitulé « carte de visite ». Françoise, qui la lu dans la semaine, l’a trouvé « amusant cinq minutes » sans plus !
Bernard a avoué qu’il profitait de l’été et des vacances, pour lire des sommes littéraires, comme par exemple le cycle d’Angélo de Giono, L’homme sans qualités de Robert Musil, ou bien se replonger dans la Comédie humaine ou dans les Rougon-Macquart.
Il avait apporté un roman d’Elena Ferrante, L’amie prodigieuse. L’auteur est un peu mystérieux (-se) car on ne sait pas si c’est un homme ou une femme qui se cache derrière ce pseudonyme. Il s’agit d’un récit qui a pour cadre le boom économique dans l’Italie de l’après guerre. A Naples, deux jeunes filles sont amies depuis l’enfance. C’est une saga très romanesque où les destins de 9 familles s’entrecroisent à travers l’histoire des deux jeunes filles. Une suite est parue en Italie mais n’a pas encore été traduite : Le nouveau nom.
J’avais apporté un livre à faire voyager (*le livre voyageur), Voyage avec ma tante de Graham Greene. Il passera de main en main, au gré des envies de lectures des participants à nos rencontres. Bernard l’a lu il y a de nombreuses années et affirme qu’il est à mourir de rire. L’auteur découvre au décès de sa mère une jeune tante inconnue qui va lui faire parcourir le monde et l’initier à la vie.
J’ai présenté Avril enchanté d’Elizabeth von Arnim. C’est aussi une lecture très drôle. Deux anglaises s’ennuient dans le brouillard londonien lorsqu’elles tombent sur une annonce qui les fait rêver : « à louer, château en Italie, avril ». Elles sautent de joie mais le prix de la location est un peu élevé… il va falloir trouver deux autres colocataires pour partager le loyer. La cohabitation va se révéler riche en situations hilarantes. Françoise l’a emprunté et l’a trouvé « parfaitement délicieux, un style à la Dickens, un des meilleurs livres que j’ai lus depuis les cinq dernières années ». Cet ouvrage est disponible au prêt à la bibliothèque de Caille.
Gauthier a alors présenté les livres de Gilles Legardinier. La série débute avec Demain j’arrête et se poursuit avec Complètement cramé. Deux autres titres suivent. Gauthier nous a raconté avoir été déçu en découvrant que trois livres sortis récemment et écrits par trois auteurs à succès, Anna Gavalda, David Foenkinos et Philippe Besson, commencent à peu de choses près par la même scène. Il faut croire que les éditeurs passent de commandes avec le même cahier des charges. Gauthier nous raconte que c’est un peu la règle de l’édition en France. Gisèle a aussi beaucoup apprécié les romans aux nombreux rebondissements de Gilles Legardinier. Françoise, quant à elle, l’a trouvé consternant !
Bernard nous parle alors d’un roman de Fred Vargas qu’il a apprécié : Temps glaciaires. Françoise aussi a aimé ce roman et le style très personnel de Vargas qui a inventé le »Rompol ». Françoise trouve cette auteure absolument fascinante au sens propre du mot : "elle nous embarque et on marche, on marche, on la suit sans plus la lâcher d’une semelle". Archéologue de formation, chercheur au CNRS, Fred Vargas a su mêler des histoires qui se déroulent à plusieurs époques en même temps. Les temps glaciaires font se croiser Robespierre avec des habitants d’Islande de nos jours.
Gisèle qui aime bien d’habitude Marc Lévy, n’est pas parvenue à entrer dans son dernier roman L’horizon à l’envers. Le bruit court que Marc Lévy ne serait pas un auteur mais un « collectif » de 7 personnes. Ceci expliquerait qu’autant de romans sortent en aussi peu de temps. En France, dès qu’un écrivain rencontre le succès, il signe un contrat et doit écrire un livre par an. C’est un peu le piège dans lequel est tombée Amélie Nothomb et qui a rendu peu à peu ses romans complètement insipides. Les éditeurs anglais laissent davantage de liberté à leurs auteurs.
Françoise de Valderoure nous a présenté Anne Cuneo, née à Paris de parents italiens et vivant en Suisse. Son écriture, très personnelle, est magnifique. Ses sujets de prédilection tournent autour de la mémoire et de l’oubli avec une grande maitrise historique. Françoise nous a parlé des livres suivants : Le maitre de Garamond, Le trajet d’une rivière, Les enquêtes de Marie Machiavelli : Lacunes de la mémoire, Le sourire de Lisa. Tous ont l’air passionnant !
Virginie a terminé en présentant quelques livres vraiment légers pour les vacances :
Et puis Paulette …. de Barbara Constantine, pour tester la colocation intergénérationnelle, c’est plein d’humour et de belles émotions.
Une année en Provence de Peter Mayle, pour rire un peu des déboires des anglais qui viennent s’installer au milieu de la lavande et des cigales.
Maudit Karma de David Safier, quand une animatrice de talk show absolument abominable passe de vie à trépas et doit se réincarner de nombreuses fois en toutes sortes d’animaux pour racheter sa vie passée.
1000 jours à Venise de Marléna de Blasi, l’histoire véridique d’une américaine qui tombe sous le charme d’un Vénitien et plaque en un mois sa vie bien tranquille pour s’installer à Venise.