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Mesclun de Nature—Acte II par Violette Sassy

Mesclun de Nature—Acte II par Violette Sassy

décembre 06/pascale/Rencontre

Le Vendredi 16 Septembre 2018, à 15 h, en la Salle Eugène DESCAILLOT de Caille, s’est tenue la rencontre liant Littérature et Patrimoine, dont la thématique du jour était Mesclun de Nature—Acte II.

Animée par Violette SASSY, qui pense qu’il est essentiel de  savoir d’où l’on vient, afin d’imaginer où l’on peut aller, vous faisant, ainsi, partager sa passion des Anciens à aujourd’hui, et Pascale LUIGGI, responsable de l’action BibliHautPays.

Cette rencontre faisait suite à celle de Mars dernier, mais pouvait être abordée sans l’avoir suivie.

Comme précédemment, Violette, avait proposé aux BibliHautPaysphiles une réflexion ludique, autour de deux auteurs et d’une liste de recettes se rapportant à la fois aux deux œuvres littéraires qu’elle avait choisies, mais aussi aux enregistrements qu’elle réalise sur le territoire du Haut Pays Grassois.

Après la présentation des écrivains, Violette nous a donné lecture de passages sélectionnés mettant en miroir, et en écho, les propos des témoins qu’elle a rencontrés.

Vous êtes invités à suivre ci après le déroulé de la séance de Violette.

 

I-/ Par rapport à la bibliographie proposée ; je vous soumets ces réflexions :

  • La Charrette Bleue de René BARJAVEL

 

Comme certains le savent déjà ; je suis passionnée par l’homme et par son œuvre, qui touche divers domaines.

René BARJAVEL est né le 24 Janvier 1911 à Nyons dans la Drôme ; dans ce roman autobiographique il décrit son enfance de fils de boulangers, dans la boutique familiale, bercé par «la senteur douce et tiède des balles de son».

Après plusieurs métiers exercés, pour raisons alimentaires ; il s’exprime en tant que journaliste, écrivain, essayiste, …

C’est aussi un visionnaire, après RAVAGE, écrit dans les années 1940, il signe en 1978 un essai s’intitulant LETTRE OUVERTE AUX VIVANTS QUI VEULENT LE RESTER ; ses craintes quant au Nucléaire et a un possible accident, qu’il y décrit, se révèlent exactes quelques années plus tard avec la catastrophe de TCHERNOBYL. 

Il a, aussi, été adaptateur et dialoguiste pour le cinéma ; du coup, sans même le savoir, les plus jeunes le connaissent au travers de ses répliques, si ils ont vu ne serait ce que l’un des Don Camillo …

Il est mort le 24 Novembre 1985 à Paris.

Je vais vous livrer quelques pépites extraites de La Charrette Bleue, sur www.edenlivres.fr/o/31/p/10753/excerpt , on peut lire :

«Je passais là* des heures fabuleuses en compagnie de Jules Verne … je partais en voyage fantastique, la forêt vierge, Vénus, Cinq Semaines en ballon ...» : où lui est venu le goût de la Science Fiction !

là* : son refuge ainsi désigné est l’endroit, juste sous le plafond, où il s’allonge sur des balles de son

 

Mais aussi des descriptions qui collent parfaitement aux audio enregistrés auprès des témoins que j’ai rencontrés, concernant les habitudes alimentaires, où le pain tenait une place importante, et où l’eau ne coulait pas au robinet … mais aussi les métiers ambulants tombés en désuétude …

 

D’abord le pain :

«Le jeudi, jour du marché, il arrivait souvent que mon asile fût démantelé : les paysans venaient acheter non seulement du pain par vingt ou trente, parfois quarante kilos à la fois, mais aussi du son, qu'ils utilisaient dans la pâtée des poules et des lapins. Mon grand-père en jetait aussi une poignée dans le seau d'eau qu'il donnait à boire à son cheval.

 

Maintenant il nous parle de l’eau :

Il n'y avait pas d'abreuvoir dans sa ferme.

L'eau était trop rare.

C'était l'eau du puits qu'il avait creusé lui-même, avant de bâtir sa maison.

(e 1- Odette Puits – 0’08) (…)

 

Puis un métier ambulant disparu :

Une fois par an passe le rétameur, avec son âne, que tout son fourniment rend bossu. Il s'installe en plein air, place de la République, sous un marronnier.

Il allume son feu entre des briques, met son étain à fondre dans son grand chaudron noir.

Les ménagères en robe noire ou grise lui apportent leurs brocs troués, les faitouts, les bassines, et les couverts de fer à rétamer, et les grandes casseroles en cuivre, pour les confitures. » (e 2 - Gérard Ambulants - 0’36)

 

Et puis ces mots en lien direct avec la mémoire que j’ai recueillie :

« A l'autre bout de la place, un autre ambulant a installé son feu.

C'est le maître de l'alambic. (e 3 – Odette Alambic lavande – 0’37)

Il distille la lavande qu'on lui apporte.

Elle embaume tout le quartier. (…)

 

Je laisserai la parole à STELLABLOGGEUSE  avec laquelle je suis en totale adéquation quand elle écrit sur http://romans-entre-deux-mondes.blogspot.com/2014/03/lettre-ouverte-aux-vivants-qui-veulent.html : « … c’est l’amour de la vie qui animait Barjavel et que l’on ressent bien souvent dans son œuvre. Il considérait la vie comme un miracle précieux et ne comprenait pas que l’on puisse mettre cela en danger. »

Et aussi quant à son mode d’écriture sur http://romans-entre-deux-mondes.blogspot.com/2013/03/la-charrette-bleue-de-rene-barjavel-une_30.html : « … je suis amoureuse du style de l'auteur, de sa manière de raconter les choses, parfois directe, souvent tendre. (…)

Je pouvais presque me l'imaginer à côté de moi, en train de me conter ses souvenirs. Il parvient à livrer ses souvenirs et à dépeindre la vie rurale d'une manière vivante (...)

Les descriptions des paysages de son enfance sont très réussies, et donnent envie de s'y promener. »

Et pour finir : « Il a vécu dans un monde différent, où les petits artisans étaient encore légion, fabricant des charrettes, brûlant des grains de café avant de le moudre, etc. Un monde où l'on se déplaçait à pieds et à vélo. »

 

 

  • L’envol du Choucas de Roger ROYER

Alors, je n’ai pas grand-chose à dire sur l’auteur, que je ne connais pas et, sur lequel j’ai trouvé bien peu d’informations … mais dont les récits collent à mon vécu, mes souvenirs et ceux racontés par les Anciens qui ont bercés mon enfance !

Je vous citerai juste ce que j’ai trouvé sur  www.babelio.com/auteur/Roger-Royer/10247 : Roger ROYER, est né en 1939 et  «après une période professionnelle intense consacrée au commerce international, il fut repris par une passion de l'écriture datant de son adolescence. Très sensible à tout ce qui touche sa région, son patrimoine, sa culture, ses traditions, il traduit avec émotion et justesse cet environnement qu'il aime tant. »

Dans ce roman, le héros est Pierre POURRAS, surnommé Choucas, un berger cinquantenaire, solitaire, qui vit en pleine montagne, isolé du monde.

Il décide d’un exode précipité, afin de traverser les Alpes et ainsi de sauver son troupeau de brebis menacé d’abattage préventif, face à une maladie qui sévit dans le bas de la vallée.

 

Certaines descriptions, faites dans L’envol du Choucas, collent aux informations que j’ai recueillies localement.

Du temps où il n’y avait pas l’électricité (e 1 - J & M Electricité – 0’42)

La frugalité des repas :

La conservation des aliments (e 2 - Gérard Consoeufs 0’20)

La soupe soir et matin (e 3 José Soupecochon  – 0’08) et (e 4 M J et H Aigosaou  – 0’18)

Les habitudes de table héritées des anciens

Un ustensile primordial pour un Berger : le couteau !

Les doux souvenirs de la Maman :

Ses produits de beauté (e 5 – J Couleur cheveux – 0’21)

Sa pharmacopée (e 6 - Gérard gentiane - 0’16)

Ses confitures
Le réveil de la maisonnée humaine et animale au petit matin

Le petit déjeuner du patron et de l’aide

Un simple et sain repas en altitude :

        Le partage de la viande entre voisins (e 7 - Odette Viandepart – 0’17)

        Le cochon  ré écoute d’Odette et Solange (découvertes le 24/3/18) qui nous en parlent en détail et avec gourmandise

Le travail des enfants avant et après l’école (e 8 - JoWécole – 0’35)

L’effort de la Montagne récompensé par la frugalité

 

II-/ Par rapport aux enregistrements sonores que j’ai collectés :

 

A)-- D’une durée totale de 9 mn et 29 s (+ 1’07) soit 10’36

 

  • Dans la première partie se référant à l’œuvre de BARJAVEL (1’21) :
  1. Odette du Prignolet – évoque le puits source d’eau de la maison
  2. Gérard de Briançonnet – évoque les marchands ambulants
  3. Odette du Prignolet – évoque la distillation de la lavande à l’alambic

 

  • Dans la seconde partie se référant à l’œuvre de ROYER (2’57 + 1’07 = 4’04) :
  1. Jeannine et Marcelle de Gars – évoquent l’électricité – Electricité – 0’42
  2. Gérard de Briançonnet – évoque la conservation des oeufs – Consoeufs – 0’20
  3. José de Gars – évoque la soupe avec le cochon – Soupecochon – 0’08
  4. MJ et H – anonymat – évoquent l’aïgo saoù – Aigosaou – 0’18
  5. Jeannine de Gars – évoque les teintures pour cheveux – Couleurcheveux – 0’21
  6. Gérard de Briançonnet – évoque une plante/tisane – Gentiane – 0’16
  7. Odette du Prignolet – évoque le partage de la viande – Viandepart – 0’17
  8. Josette de Caille – évoque le travail des enfants avant/après école – Wécole – 0’35

Ont été rajoutées les écoutes de Solange (0’50) et Odette (0’47)

 

  • Dans la dernière partie concernant les recettes (5’11) :
  1. Gérard de Briançonnet – évoque la farce des boudins, les tripes, les bouillons de boudins et de ravioli – 1’22
  2. Suzanne de Gars – évoque la tarte miel/noix – 0’18
  3. Josette de Caille – donne sa recette des gnocchi de pommes de terre – 0’52
  4. Gérard de Briançonnet – évoque la morue consommée le soir de Noël – 0’24
  5. Josette de Caille – donne sa recette des ravioli de courges – 0’28
  6. Josette de Caille – donne sa recette de la sauce aux noix qui va avec les raviolis – 0’17
  7. Suzon et Marcelle de Gars – donnent deux variantes de la recette de la tourte de blettes – 1’30

 

 

 

B)-- LES RECETTES

Boudin noir (e 1 – G Boudin – 1’22)

Confitures de divers fruits

Gâteau aux Noix (e 2 – S Noixmiel – 0’18)

Gnocchi de pommes de terre (e 3- JO Gnochi – 0’52)

Morue aux poireaux (e 4 - G Morue – 0’24)

Ravioli de Courges avec sauce aux Noix (e 5-Jo Rcourge – 0’28 et e 6-JoSceNoix – 0’17)

Tarte de courge musquée sucrée

Tourte de Blettes sucrée (e 7 SetM T Blettes – 1’30)

Tian de courge rouge               

 

Bibliographie culinaire recommandée :

Jean-Baptiste Reboul (préf. Michel Oliver), La Cuisinière provençale : 1 120 recettes, 365 menus, un pour chaque jour de l'année, La Tour-d'Aigues, Éd. de l'Aube, 2006, 577 p., couv. ill. ; 17 cm (ISBN 2-7526-0216-2, notice BnF no FRBNF40172573).

 

 

Je remercie le public, parfois venu de loin, à la fois pour sa présence, mais aussi sa prise de parole afin de nous faire part de ses expériences, de ses précisions, notamment en matière de linguistique (merci André) et de ses réflexions ou comparaisons avec d’autres terroirs (merci Thérèse).

Merci, à tous, d’avoir partagé vos souvenirs d’enfance liés à la Cuisine, véritable lieu d’échanges intergénérationnels, et de transmission de savoirs ; ce sont de vraies leçons, évoquant les techniques et les modes de vie, d’un Monde désormais révolu.

Merci d’avoir été enthousiastes à l’écoute de «morceaux de mémoires» supplémentaires que je vous ai fait entendre afin d’illustrer vos propos, concernant l’hygiène et des recettes traditionnelles, et qui ont ainsi alimenté vos échanges dans le public.

Merci, aussi, pour avoir sollicité d’autres rencontres sur le même thème, mais également en élargissant le recueil de Paroles de Vie des Anciens à d’autres domaines.

Et enfin, merci à Pascale pour avoir su nous allécher avec ses souvenirs personnels.

 

Violette, le 29 Novembre 2018



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Commentaires/ 1

  • Portrait de Violette
    Violette (non vérifié)
    déc 06, 2018, 17:10-répondre

    Et aussi merci Pascale pour ta gentillesse et ton regard curieux de tout.


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