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SAVEURS, un mot au bout de la langue...par "Le mauvais esprit de service"

SAVEURS, un mot au bout de la langue...par "Le mauvais esprit de service"

janvier 16/Virginie/

      Source image Pinterest

De retour du club de lecture du 9 janvier 2017 à st Auban

Amis, salut et Bonne Année !

Les ceusses de st Auban le savent déjà, et les ceusses de Caille et Valderoure vont le savoir, les bruits courent si vite chez nous ! :

« Elle s’est plantée ! ».

Eh bien OUI, C’EST VRAI, je me suis plantée ! J’ai cru qu’on allait parler de la saveur de certains livres, de ceux qui vous laissent un goût long-en-bouche, comme un bon vin. Alors j’avais fouillé dans mes souvenirs et j’en avais exhumé deux, qui fleurent très fort. Ils ne figuraient pas dans l’imposante bibliographie fournie par Virginie et j’ai vu du coin de l’œil « notre » libraire se précipiter sur son bic pour noter le titre du premier qu’il ne connaissait pas, car il est beaucoup trop jeune pour avoir farfouillé avec moi dans la bibliothèque de mon grand-père.

Je vous les livre : ce sont « Le séducteur » de Marie de Heredia, née à Paris le 20 décembre 1875 et morte à Paris le 6 février 1963, qui signait Gérard d'Houville, romancière et poétesse française, fille de José-María de Heredia et « Capitaines courageux » de Rudyard Kipling. Chacun a son fumet puissant, doux et amer.

« Le séducteur », histoire d’amour improbable entre un garçon de huit ans Panchito de Montalvo et une jeune marquise, veuve à quinze ans, se passe aux Antilles, il y a très longtemps. C’est une belle histoire, dans des décors féériques, pleine de charme, chaste, un peu mièvre pour le goût sauvage d’aujourd’hui. Mais il y avait là de quoi faire chavirer le cœur d’une curieuse de dix ans et imprimer dans sa mémoire, bien avant qu’elle ne les respire, les parfums des orchidées, de la vanille et du frangipanier en fleur…

« Capitaines courageux », lui, a la saveur puissante du « Grand métier » comme on l’appelait encore à st Pierre et Miquelon quand, adulte, j’y ai hasardé un pied prudent et contracté un attachement irréversible pour ces terres désolées du bout du monde où il entre, l’hiver dans le port de st Pierre, plus d’icebergs que de paquebots de plaisance. S’y mêlent à l’odeur de la mer froide, du brouillard qui traîne au ras des vagues, des embruns salés, celles de la morue fraîche, du goudron, des cordages de chanvre, du caoutchouc des cirés et des bottes, des lainages toujours humides. On a sur les lèvres et les mains le goût et la brûlure de la salaison et on renifle avec bonheur, en s’insérant dans le carré, le fumet de la soupe au lard ou de la fricassée de cœurs et de foies de morue de « Doc », le cuistot visionnaire, et le parfum de la pipe du matelot Manuel et du capitaine Disko Troop, celui-là même qui s’identifie si bien aux bancs innombrables des poissons gris et lents dans la houle immense et grise de l’Atlantique nord qu’il les suit sans erreur sur les fonds sans repères de Terre-Neuve…

Je vous promets, pour la réunion à Valderoure du 24, deux titres qui ne figurent pas non plus dans la liste de Virginie et qui seront, eux « dans le thème », Eh ! Eh ! Vous verrez !!!

A la demande de Virginie, pour ceux que ça amuse, je joins le résumé de mon « délire » de st Auban…

"Le mauvais esprit de service"



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