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Autour du conte à Saint-Auban

Autour du conte à Saint-Auban

mai 27/Virginie/Rencontre

 

 

Notre dernière rencontre s’est déroulée à Saint-Auban le 20 mai. Comme nous étions plus d’une vingtaine de personnes cette fois-ci, la bibliothèque s’est avérée vraiment trop exigüe. Nous nous sommes donc tous installés dans la salle du Conseil, accueillis par Nicole Gibert et Béatrice Ramoin-Petitjean.

Michèle et Pierre, qui sont venus des Lattes, nous ont parlé des contes et légendes des provinces. Michèle nous a confié aimer beaucoup les contes de Provence et d’Alsace qu’elle trouve particulièrement beaux. Elle a souligné que les contes sont un reflet de la société de l’époque où ils ont été écrits et nous permettent d’imaginer le mode de vie des habitants de régions dont ils sont inspirés.

Marie de Caille nous a confié avoir lu trop de contes dans sa jeunesse. C’est la raison pour laquelle elle a attendu le Prince Charmant en croyant ferme à son existence. C’était bien, elle ne regrette rien et souhaite toujours que dans la vie, tout finisse aussi bien que dans les contes !

C’est alors que des personnes ont souligné que bon nombre de contes ne se terminent pas si bien que ça. J’ai parlé d’un livre que je n’ai pas pu terminer tant je l’ai trouvé cruel alors que c’est un classique de la littérature enfantine. Il s’agit  « De Goupil à Margot » de Marcel Aymé. Bon nombre de contes des frères Grimm se terminent avec des pendaisons haut et court à tour de page.

Gautier de la librairie Ratatosk nous a  fait la lecture d’un conte que nous ne connaissions pas : Le Manneken-pis, dit « Petit Pierre ». A la suite de cette lecture le débat s’est ouvert sur la soumission généralisée de la femme dans l’imaginaire collectif des contes. Mendy Raynaud, accompagnée par Lama Sempa de l'Atelier du Lotus, nous a avoué trouver  Cendrillon horripilante. Ce qui est amusant c’est que pour ma part, j’ai toujours pensé que Cendrillon était un exemple de bienveillance et d’esprit positif et  la cite constamment en  exemple à mes filles !

Bernard de Caille nous a alors parlé des contes de Noël sur commande. Beaucoup de contes de Dickens sont en effet des commandes. L’histoire est triste,  doit se passer dans le temps de Noël ou de l’Avent. S’il  neige, c’est mieux. Tout doit obligatoirement se terminer par un « happy end » et surtout une morale. Le gentil est récompensé, le méchant puni ou, encore mieux, repenti.

Bernard a ensuite proposé de parler des contes réalistes de Maupassant  qui sont une peinture acerbe de la société du XIXème siècle. J’en ai profité pour présenter « Thorenc d’art » le 16 juillet où les contes de Maupassant « Sur l’eau » seront contés en spectacle déambulatoire tout au long de la journée par les étudiants du conservatoire d’art dramatique d’Antibes.

La tradition orale a été évoquée. Certains contes passent de pays en pays, traversent même les continents. Gautier nous a parlé d’un conte africain conté par Pierre Grolo dont le personnage principal se rapproche beaucoup de la Babayaga des contes russes. Bernard a alors rappelé le travail de Claude Lévi-Strauss sur les structures communes de la plupart des mythes.

Nicole de Saint-Auban nous a parlé des contes des chevaliers de la table ronde, nous replongeant en un instant au cœur du Moyen-âge. Elle en apprécie la portée initiatique et note qu’ils comportent eux aussi très souvent une morale  finale. Elle avait également apporté un vieil exemplaire des « Contes de la louve » qui relate des histoires de la Rome antique. C’est à ce moment là que nous nous sommes demandé si l’histoire des oies du Capitole était une histoire vraie ou une fiction.

Nicole a aussi présenté un auteur contemporain, Magda Igyarto, qui a écrit un ouvrage destiné aux enfants. Ils rencontrent à travers ces contes des personnages qui les aident à symboliser et dépasser les problèmes de l’existence comme le deuil ou la séparation des parents : »Histoires pour réchauffer le cœur ».

Nous avons évoqué, pour terminer les auteurs et conteurs contemporains comme Henri Gougaud ou Henri Pourrat. Gautier nous a signalé que la plupart des ouvrages édités actuellement pour les enfants sont des contes. Nous avons aussi parlé du métier de conteur qui est revenu sur le devant de la scène après être tombé aux oubliettes pendant des décennies. Nous en avons conclu que  c’est probablement dû à un désir de retour à une vraie présence au cœur du conte. Présence  qui avait été perdue par l’arrivée généralisée  de la télévision dans les foyers.

Nicole Gervais a alors présenté à l’assistance le programme du Festival le Temps des contes qui se terminera cette année le 29 juillet à Saint-Auban.

Nous remercions encore Béatrice et Nicole pour leur accueil et vous donnons rendez-vous à Valderoure le 24 juin !



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Commentaires/ 2

  • Portrait de béatrice
    béatrice (non vérifié)
    mai 27, 2016, 14:37-répondre

    Virginie, c'est un vrai plaisir de lire le résumé de la rencontre qui a eu lieu à St Auban le 20 mai... Nul doute qu'au travers de ce "billet" toute personne qui n'aurait pu y assister en retirera elle aussi plaisir et informations fort utiles Merci donc pour ton engagement et la participation de toutes celles et ceux qui contribuent par leur présence et leur intervention à enrichir les débats . Cordialement

  • Portrait de Virginie
    Virginie
    mai 27, 2016, 14:37-répondre

    Béatrice, merci beaucoup pour ton commentaire. Les échanges au cours de ces rencontres sont riches, c'est toujours un plaisir de partager nos expériences autour du conte !


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