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IMPORTANT ET URGENT MESSAGE DES ANGES par M.E.S.

IMPORTANT ET URGENT MESSAGE DES ANGES par M.E.S.

mars 20/pascale/Bibliothèque

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IMPORTANT ET URGENT MESSAGE DES ANGES

par M.E.S.

 

Au nom des Anges de seconde classe Zed de Caille et Jaspin de Thorenc, de l’Ange de première classe Jasmin de Thorenc, nous avons le regret de vous faire l’annonce suivante :

 

OYEZ ! OYEZ !

Nos très chères amies, les panthères, notre douce Marie, chef de chœur et libraire, toutes les pilières des bibliothèques, toutes-s  les participantes-ts depuis plus de deux ans du club de lecture et des ateliers d’écriture de Mendy et de Pascale,

ainsi que tous les autres du fameux « niveau 4 »  et plus généralement tous nos amis et amies du Haut-Pays !

OYEZ ! OYEZ !

 

                            « Les Anges du Haut-Pays, accablés par les tâches trop difficiles qui leur avaient été confiées par le Haut Commandement, ont fait un long séjour en clinique spécialisée, où nos meilleurs techniciens ont tenté de rétablir leurs circuits endommagés et leurs voilures. Tout leur matériel déjà bien usé lors des missions précédentes (ils totalisent chacun plus de 300 000 heures de vol) a été très endommagé lors du dernier épisode le jour de Noël par un froid glacial : bulles de gaz dans les rémiges, formation de cristaux d’eau dans les moteurs et vérins hydrauliques, à-coups de fonctionnement du manche et du palonnier, déformation des gouvernes de l’empennage arrière (en particulier panne rarissime sur nos derniers modèles : blocage total des masselottes interne et externe par durcissement des frottoirs en caoutchouc, dû à la congélation brutale), dysfonctionnement des foilers et de tous les systèmes de verrouillage et perturbation du radar météo. C’est un miracle que nos vétérans aient réussi à échapper aux violents balancements sur leurs axes de tangage, de roulis et de lacet ; moins aguerris, ils n’auraient pas pu se sortir des départs en vrille induits. On peut comprendre que, dans ces conditions, une fois mise à la boîte la lettre qui leur avait été confiée, ils n’aient plus pensé qu’à une chose : rentrer urgemment et, si possible, entiers !

                            Leurs malheurs ne se sont pas arrêtés là car les chocs culturels et mentaux dont ils ont été victimes ont nécessité un maintien en hôpital psychiatrique. Heureusement que, depuis les récentes « affaires », le Maréchal des armées célestes (Hautes sphères) avait décidé que tous les anges de retour de mission devraient passer par une cellule de soutien psychologique et que l’on construirait en toute hâte un bâtiment destiné à les héberger et les soigner. Les résultats de leur examen par nos médecins spécialisés en traumatismes graves ont été catastrophiques. 

                             L’Ange Jaspin, qui a usurpé le rôle de chef d’escadrille revenant de droit à l’Ange Jasmin, cadre de première classe en tant que parfumeur-compositeur, ne parvient pas à s’extraire de sa culpabilité corrosive. Il ne cesse de se reprocher ses insuffisances, en particulier de n’avoir pu sortir une certaine Else du fond d’un puits et d’avoir négligé de vérifier le sapin et la crèche de st Auban (on a vu pourtant à quel point cela était difficile). On l’a surpris hier matin en train de se mâcher une plume au lieu du pain azyme de son petit-déjeuner. Il semble ne plus très bien savoir qui il est et répète sans arrêt une phrase énigmatique : « Who’s on First ». Il paraît peu probable qu’atteint d’une telle confusion, il puisse être déclaré apte à voler de nouveau.

                             L’Ange Jasmin est aussi terriblement affecté. Il pleure sans arrêt et se promène dans les couloirs tout nu, sauf son auréole (qu’il brique au Miror, produit absolument interdit aux narines professionnelles). Il rabâche à longueur de jour : « Mon nez est mort, Vive mon nez ! ». Il a cassé tous les flacons de son orgue, a jeté ses extraits et ses « jus », brûlé ses « mouillettes » et ses filtres et ne veut plus s’exercer. D’après ses collègues, il semblerait qu’il se soit trompé un jour et ait fourni à un pinson de la montagne un parfum censé être à dominante de Patchouli, alors qu’il n’en contenait pas. On pense qu’il se considère comme professionnellement déshonoré. On a beau essayer de le consoler en lui disant qu’il vaut mieux ne pas avoir de Patchouli du tout qu’avoir trop d’Opopanax, il n’en démord pas.

                             L’Ange Zed ne s’est jamais remis de la façon dramatique dont s’est terminée sa mission de juillet 2017. Renvoyé devant le Tribunal de l’Inquisition céleste (T.I.C.) pour « erreur et insulte injustifiée sur la personne d’un grand Saint, Docteur angélique de surcroît », reconnu coupable, condamné aux arrêts de rigueur, déconsidéré, il est devenu anorexique à tel point qu’on voit au travers de sa haute et déjà maigre silhouette. Il a pourtant reçu l’appui de nombreux confrères qui contestent la décision du T.I.C., la jugeant trop sévère étant donné les circonstances de la mission, la première en solo de l’agent. Une association s’est même constituée, sous l’appellation « Tous, on chute ! » (T.O.C.), pour obtenir la révision de son procès. Il va falloir une Eternité pour que son sort soit définitivement réglé…

                            Pour cette raison et celle du caractère apparemment inguérissable de leurs profondes blessures physiques et morales, il a été décidé en haut lieu que les trois Anges ne seraient pas déchus mais seulement mis à la retraite d’office avec maintien du traitement et de l’auréole. Il est apparu que le lieu susceptible de les accueillir devrait être proche de Vézelay comme de Taizé, pour leur assurer  la paix de l’âme et du cœur, mais également de Cluny pour leur apprendre l’humilité et l’effacement indispensables à leur état. Après concertation,  Ti’Anges, fief de la Générale des Anges, a été retenu comme le meilleur endroit répondant à ces difficiles conditions. Exequatur. »

 

Il a été décidé également que j’accompagnerai les Anges vers cet aimable séjour à une date très prochaine et que je resterai avec eux pour leur raconter des histoires. Rien ne vaut une belle histoire pour oublier sa peine…

Je préfère le Bordeaux au Bourgogne mais je m’y ferai. Et si je roule sous la table,

moi que trois gouttes de Courvoisier enivrent,

cela fera plaisir aux ceusses qui ont prétendu que j’étais alcoolique. AH ! AH !

 

 

Alors, à la revoyure…

Salut, les copains !!!!

A votre santé !!!!



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