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Est un roman qui se passe en Alabama : pour l’intrigue principale vers 1920 (avant la Grande dépression de 1929), dans la ville maintenant abandonnée de Whistle Stop ; pour l’intrigue secondaire, introductrice du récit, vers 1980 à Birmingham (A).
Une femme encore jeune mais trop grosse et menacée par la ménopause, découragée par un mari pas désagréable mais qui ne s’intéresse qu’au sport à la télé, rencontre par hasard une octogénaire très alerte et pétillante, Ninnie Threadgoode, qui va lui raconter une histoire étonnante du passé, et lui redonner le goût et les moyens de vivre.
Et pourtant, c’est une histoire atroce, digne des Atrides, qu’auteur et scénariste vont nous conter en douceur et en demi-teintes. Imogene Threadgoode, "Idgie", traumatisée par la mort sous un train de son frère préféré et devenue l’enfant terrible qui fait scandale, et Ruth Jameson, ravissante sainte-nitouche et pilier de sa paroisse, sont deux amies d’adolescence qui pour fuir le mari de Ruth, Franck Bennett, personnage brutal et sadique, vont ouvrir un café-gargotte le long de la voie ferrée, le « Whistle Stop cafe », dont les spécialités locales les plus appréciées sont les beignets de tomates vertes et un barbecue particulièrement goûteux. Quand Benett, non content d’avoir battu sa femme, vient au « Whistle Stop cafe » pour enlever leur fils, il va disparaître. L’eau se referme sur ce violent remous et la vie a l’air de continuer pour les deux jeunes femmes, avec l’aide de leurs domestiques noirs Big George et sa mère Sipsey. On sort d’un étang voisin le pick-up de Benett. Son corps n’est pas retrouvé mais la police, fait une enquête. Le shérif local, qui déjeune à plusieurs reprises dans cet excellent resto de campagne, essaye de tirer les vers du nez au personnel. Idgie se laisse incriminer pour détourner l’attention de Big George, considéré par ces hommes du Sud raciste comme le principal suspect, du simple fait qu’il est noir et vigoureux. Malgré l’absence de cadavre et de preuves directes du meurtre, l’affaire vient devant un tribunal mais le mensonge inattendu et effronté du pasteur de la paroisse en faveur d’Idgie convainc le juge qui déclare accidentelle la mort de Benett et classe l’affaire.
Si le livre et le film s’étaient arrêtés là, ils auraient été l’un et l’autre un chef d’œuvre. Le public, très mal à l’aise, se serait longtemps demandé avec angoisse ce qu’on avait soigneusement touillé et fait mariner dans les marmites du restaurant et qu’on avait servi à la clientèle -qui s’était régalée. Il aurait longtemps aussi spéculé sur la culpabilité d’Idgie ou de Big George et sur l’identité réelle de l’énigmatique narratrice Ninnie Threadgoode.
On s’enlise dans une fin à la confiture : on va nous détailler longuement ce qu’on n’a pas du tout envie de comprendre de cet épisode horrifiant. Contrairement au roman qui finit sur l’image, invraisemblable, d’une Idgie octogénaire encore capable de raconter n’importe quoi, le film s’achève sur une astuce très fructueuse en laissant suspecter que la vieille dame indomptable d’aujourd’hui est la valeureuse « charmeuse d’abeilles » et l’abominable criminelle d’autrefois …
Pour ceux et celles qui auraient encore de l’appétit après ces détails affreux, la recette des beignets aux tomates vertes est en fin du livre et sur Internet. Dans l’étui du DVD du film de Jon Avnet, on trouve d’excellentes recettes de cuisine des Etats du Sud.
Ecrivain, scénariste, actrice américaine, née Patricia Neal en Alabama le 21 septembre 1944. Ecrivain « régional » des Etats du Sud.
Le roman « Fried green tomatoes at the Whistle Stop cafe » (en français Beignets de tomates vertes) est publié en 1987. Il est adapté au cinéma par Jon Avnet en 1991 où elle-même joue le rôle de l’institutrice
Dernier roman en 2016 : Can’t wait to get to heaven (Nous irons tous au paradis, éditeur Le cherche-midi)
elles sont arrivées et elles sont bien mûres : MES a caché ses sources, c'est presque original AH AH ! Mais pourquoi pas un mot sur le pauvre gros boudin de 1980 ? on ne sait même pas comment elle s'appelle ! elle est pourtant jouée dans le film par une grande actrice qu'on a vu aussi dans Titanic ou je me trompe ?
Oui ! C'est une actrice que j'adore : Kathy Bates. En effet elle joue dans Titanic mais aussi dans Misery d'après Stephen King. J'essaye de mettre une photo dans le commentaire ! (....) ça ne marche pas je vais aller demander à l'administrateur du dessus s'il peut faire quelque chose ;-)
Bonjour, l'Argo. Toujours en train de me chercher des poux dans la tête ?! Elle s'appelle Evelyn. Elle n'est pas un gros boudin. Elle a ses petits discours à elle qui ne manquent pas de sel. Elle fait "sa" révolution sans plus de casse que d'esquinter la bagnole de deux pestes qui lui ont soufflé sa place de parking. Si toutes les révolutions pouvaient se faire avec de si minimes dégâts... Le commentaire se plaçait dans le thème "roman et cuisine", pas dans "Le féminisme". Mais on peut toujours demander aux autorités supérieures d'y songer ?
NON ce n'est pas un gros boudin! tu as raison, MES, de la défendre. j'ai lu le bouquin. Elle est sympa, généreuse, naïve mais pas bête du tout. Elle dit des choses très vraies, très simplement. je vais envoyer des citations à Virginie, à elle de voir si elle les veut et si on peut les placer quelque part ?
Ah oui je suis d'accord pour les citations ! Je n'ai pas encore lu le livre ... je suis horriblement en retard ! Et oui, "Féminismes" avec un "S" ça serait une bonne idée pour un prochain thème du club de lecture ?