AUTEUR: Sophie Mousset
DATE: 18 février, 2019
CATEGORIE: Essais
EDITEUR: Editions Pocket édité le 4 janvier 2007
Marie Gouze naît en 1748, à Montauban, fille naturelle du Marquis de Pompignan et d’Anne Olympe épouse de Pierre Gouze. Son éducation est sommaire, cours séjour pour apprendre à lire et écrire, chez les Ursulines. Sa langue est l’occitan. Mariée contre son gré à 17 ans à un homme de condition inférieure à la sienne. De ce mariage, naît un fils Pierre, trois mois après la naissance, son mari décède.
Dans les mois qui suivent, Marie prend le prénom de sa mère Olympe et se fait un nouveau patronyme à particule.
L’année suivante, Olympe de Gouges rencontre un riche entrepreneur et le suit à Paris.
Dans les salons, Olympe prête l’oreille aux nouvelles idées, et particulièrement, celles de Rousseau.
En 1780, sa mère est dans l’indigence, elle renoue avec son père pour qu’il verse la rente promise à son ancienne maitresse. C’est l’occasion d’un échange de lettres, elle les reprendra dans un récit autobiographique Mémoires de Mme de Valmont qu’elle publiera après la mort de son père en 1784.
Olympe débute une carrière littéraire, elle écrit de très nombreuses pièces de théâtre, dont Zamore & Mirza qui traite de l’esclavage des noirs, en 1788, une Réflexions sur les hommes nègres.
Elle se bat contre les injustices, demande l’égalité pour tous et toutes.
Elle publie en 1ère et pleine page d’un journal « Lettre au peuple, un projet d’une caisse patriotique par une citoyenne » son appel se concrétise par de nombreux dons, puis « Remarques patriotiques » sont publiées, c’est un programme de réformes sociales qui dénonce les abus de la noblesse et reproche aux riches de ne pas investir dans la nation.
Elle parle d’assistance sociale, de centres de soins et d’accueil pour les veuves, les vieillards, les orphelins, d’ateliers d’Etat pour les ouvriers sans travail et de réforme agraire.
Fin juin 1789, l’assemblée nationale reçoit une délégation de citoyenne de Paris venant verser leur obole, elle est dans les premières à cotiser à l’impôt patriotique. Elle écrit une brochure Action héroïque d’une Française ou la France sauvée par les femmes.
En publiant Les Aristocrates et les Démocrates, une comédie satirique, elle se fait des ennemis dans les deux camps !
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen est proclamée. La Constitution ne s’adresse qu’aux hommes, elle rédige La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, «La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune».
Elle écrit La nécessité du divorce, qui lui tient particulièrement à coeur. Elle demande la suppression du mariage religieux et élabore le Projet d’un contrat social entre l’homme et la femme.
En décembre 1792, elle se propose pour défendre Louis XVI, elle est injuriée, molestée, échappe à une bastonnade. Elle réprouve la violence et les massacres perpétrés au nom de la révolution.
Elle fait paraître ses écrits politiques de 1791 à 1793 en deux volumes.
Le 20 juillet 1793, elle fait imprimer Les Trois Urnes ou le Salut de la Patrie, sous forme d’affiche. A la recherche d’un afficheur, elle se fait arrêter avec son éditeur et le libraire, eux sont rapidement libérés.
Le 2 novembre à 7 heures du matin, Olympe épuisée, transie de froid et malade, comparait devant le tribunal révolutionnaire, son avocat n’est pas présent. Elle est condamnée à mort.
Le 3 novembre au petit matin, elle écrit sa dernière lettre à son fils, qu’il ne recevra jamais.
Le trajet dans la charrette des condamnés, entre la Conciergerie et la place de la Révolution dure près d’une heure, la foule rassemblée sur son passage l’invective.
Sur l’échafaud, elle s’écrie : « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort ! »
Elle est la première femme mise à mort après Marie-Antoinette.
Il a fallu attendre 223 ans pour qu’enfin la république l’honore.
Le 19 octobre 2016, un buste d'Olympe de Gouges surmontant les droits de la femme est installé dans la salle des Quatre-Colonnes du palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale. C'est la première représentation d'une femme politique parmi les oeuvres d'art présentées dans l'édifice.
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