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Vous avez dit "Sagas" ? - par MES

Vous avez dit "Sagas" ? - par MES

mars 28/Virginie/

source image Pinterest

Il semble que l’apparition dans la rubrique « Sous la lampe » d’une « chronologie » où figurent les œuvres de deux auteurs différents, ait semé la perplexité, téléphonique ou informatique, chez des lecteurs récents et moins récents.

MES vous propose donc de reprendre les choses depuis le début.

Les sagas

QUESTIONNAIRE (UN PAR PERSONNE)

                           (cochez la case choisie)

Vargas et Indridason sont des auteurs de science-fiction : VRAI –FAUX

                                           Faux : ce sont des auteurs de romans dits policiers.

Vargas et Indridason sont des auteurs du 19è siècle : VRAI –FAUX

                                           Faux : 20è et 21è siècles.

Vargas et Indridason sont des auteurs islandais : VRAI –FAUX

                                           Les deux, Mon Général ! Vargas est française, Indridason est islandais.

Vargas et Indridason ont créé chacun un type original d’enquêteur criminel : VRAI –FAUX

                                           Tout ce qu’il y a de plus VRAI !

Vargas et Indridason ont chacun écrit la saga de son héros : VRAI –FAUX

                                           Complètement FAUX !

ET TOUT L’INTERET EST LA !!!!

Il se trouve que pendant un laps de temps assez long (pitié, ne demandez pas de détails !), Vargas et Indridason ont publié de façon suivie plusieurs romans mettant en scène leur héros préféré dans l’exercice de ses fonctions : Jean-Baptiste Adamsberg pour l’une et Erlendur Sveinsson pour l’autre. Chaque enquête était différente et connaissait un développement autonome. On ouvrait et fermait le livre sur une histoire complète. Un peu comme on prend un livre de Simenon, au hasard, pour plonger dans une enquête du Commissaire Maigret, quelle qu’elle soit, avec un début et une fin propres (Que les fans de Simenon nous pardonnent : ce n’est qu’un exemple !).

MAIS,

AU FIL DE L’ECRITURE ET DE LA PARUTION DE CES OUVRAGES,

il est apparu au lecteur fidèle que chaque livre faisait suite au précédent et en constituait le développement et l’approfondissement.

Dans le cas de Vargas, Jean-Baptiste Adamsberg « grandit », se pare de nouveaux détails, devient de plus en plus humain et attachant, tout en restant très incompréhensible à ses proches. Ses amours tumultueuses avec la belle Camille se déroulent de livre en livre. Connaître le nouvel épisode de leur course-poursuite est une des raisons pour lesquelles on se jette sur le roman suivant. De nouveaux personnages sont introduits petit à petit par l’écrivain avec des caractéristiques physiques et comportementales très fouillées. Leurs personnalités de plus en plus affirmées infléchissent les relations inter-individuelles et l’action romanesques. A tel point que Jean-Baptiste n’est plus le seul « héros » de l’histoire.

Dans le cas d’Indridason, Erlendur (on n’utilise en Islande que les prénoms), jeune homme au visage triste comme le présentent les dernières lignes de « Duel », est un policier consciencieux et capable. Cependant, son intérêt pour des morts très anciennes et son goût morbide pour les récits de disparitions (très fréquentes en Islande où le temps change de façon très soudaine) mettent ses collègues mal à l’aise. Il a des relations déplorables avec ses enfants, aucune avec son ex-femme. Il n’a ni amis ni relations. Il préfère la nuit au jour et le passé au présent. Sa personnalité très sombre pourrait n’être que la version islandaise d’une banale misanthropie. Mais, au fil des ouvrages, on découvre qu’au fond de cet être difficile se cachent un regret lancinant, une culpabilité jamais éteinte, pour des faits qui remontent à son enfance. Cette névrose ou psychose (pitié ! il y a un psychiatre dans l’avion ?), au début bien enfouie, se développe au fur et à mesure qu’on la met au jour et qu’on en parle. Elle va finir par anéantir Erlandur, malgré les efforts de ses amis et enfin d’une femme que sa douleur solitaire émeut (impossible d’en dire plus, sous peine d’assassinat du rédacteur par les membres du club de lecture !).

CE QUI FAIT QUE

l’idée d’une saga, dans le sens d’histoire suivie d’un ou plusieurs personnages au long d’ouvrages successifs, vient à l’esprit. Ni Vargas ni Indridason n’ont, à notre connaissance, voulu ni reconnu avoir écrit une saga. Mais après tout, puisqu’il y a les privilèges des écrivains, pourquoi n’y aurait-il pas aussi les privilèges des lecteurs ?

Donc, nous nous autorisons à parler de la saga d’Adamsberg et de la saga d’Erlandur, avec un premier et un dernier livre ou tome, si on veut :

De 1 : L’homme aux cercles bleus à 8 : Temps glaciaires, pour Vargas,

De 1 : La cité des jarres à 9 : Etranges rivages, pour Indridason.

D’où la « chronologie » jetée sur le papier sans trop d’explications…

C’est par la faute du cafouillage informatique subi par Virginie en ce moment que figurent sur ce « papier » des « blancs » inutiles. Et que ne figure pas le signe « moins » pour –2 et –1 du « Duel » et des « Nuits », compte à rebours avant le solennel envoi du héros ! (livres écrits postérieurement à la saga, et littérairement très inférieurs, comme on l’avait précisé dans l’article sur « Le duel »).

MAIS ALORS ? MAIS ALORS !

BEN OUI ! la question se pose : comment des auteurs aussi aguerris que nos deux amis n’ont ni vu ni reconnu qu’ils ont écrit des sagas ? C’est à cause de la « dévoration » de l’écrivain par ses personnages. On commence à écrire, sans méfiance. Puis le ou les personnages grandissent et s’individualisent avec tant de force qu’ils finissent par s’imposer à leur créateur, voire à influer sur le déroulement prévu du roman. C’est ainsi qu’un ouvrage qui était voulu unique et indépendant se trouve être le début ou le chaînon d’une histoire qui n’en finit plus de rebondir de livre en livre. Son auteur se trouve envahi, bousculé, emporté, comme le lecteur, dans un univers où la créature embarque son créateur.

Ca ne vous rappelle rien ?

Allez, ZOU, jeu de piste ! Marie Shelley ! oui ? non ?

AHA AHA !



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Commentaires/ 1

  • Portrait de ZokZok
    ZokZok (non vérifié)
    mar 28, 2017, 14:09-répondre

    waouou ! jeu de piste, c'est pour moi ! j'ai compris ! merci ! ! on peut y passer des heures, vive les grandes pluies de printemps qui vous bloquent à l'intérieur !


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