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Saint-Auban sous le signe de la gourmandise

Saint-Auban sous le signe de la gourmandise

janvier 11/Virginie/

source image Pinterest

 

« Les intellectuels se méfièrent longtemps de la cuisine. C’était un truc de bonnes femmes tout juste bon à alimenter des conversations de bonnes femmes. Depuis le cru et le cuit*, d’éminents anthropologues s’empressent au contraire d’y voir le lieu privilégié de l’activité symbolique, le révélateur des relations de l’homme avec la Nature (et la Culture), la plaque sensible de l’organisation sociale. » Christine Armengaud – La Suède à dos de cuillère – Actes Sud – page 7-*(Claude Lévi- Strauss)

C’est donc tout naturellement que nous nous sommes retrouvés  autour de la traditionnelle galette des rois pour parler de … gourmandise !

Béatrice nous a présenté Chocolat, le premier volume de la trilogie de Joanne Harris (le deuxième : Des pêches pour Monsieur le curé, le troisième : Les cinq quartiers de l’orange).  Dans un petit village perdu quelque part en France, Viviane décide d’ouvrir « La céleste praline » juste en face de l’église, pile le premier jour du Carême. Monsieur le curé y voit le défi d’une sorcière …

Nicole nous a ensuite présenté  Une gourmandise  de Muriel Barbéry. Un  célèbre critique gastronomique, aux portes de la mort, se remémore les mets qui ont marqué sa vie. Il souhaite qu’on lui prépare, afin de l’emporter outre-tombe,  celui qui les surpasse tous …. Quel peut-il bien être ?

Nicole  nous a également  lu des passages de L’histoire passe à table de Marion Godfroy. Nous avons été effrayés du nombre de plats (116) servis pour un repas de Marie-Antoinette et LouisXVI. Mais ce n’était rien en comparaison du menu de l’Empereur de Chine !

Jeanine aime particulièrement se plonger dans les enquêtes du Commissaire Montaliano d’Andréa Camilleri car les pages de ses ouvrages regorgent de descriptions de repas, de petits restaurants italiens et de recettes de cuisine. Jeanine pense qu’il existe un ouvrage spécifique sur la cuisine de Montalbano. J’ai fait une recherche mais n’en ai trouvé qu’en italien : II segreti  della tavola  di Montalbano  de Stefania Campo.

Gauthier nous a rappelé que le travail du traducteur est essentiel car on peut dire qu’il réécrit le livre qu’il traduit. Le succès d’un ouvrage à l’étranger dépend bien souvent d’une bonne traduction.

F, "le Mauvais esprit de service",  nous a parlé de la cuisine et du cuisinier du navire de Capitaines courageux de Kipling. Elle a ensuite comparé cet ouvrage avec  L’île mystérieuse  de Jules Verne. Ce travail très intéressant est mis en ligne dans un article de blog qui lui a été consacré.

J’ai ensuite parlé du Dîner de Babette de Karen Blixen, où deux vieilles sœurs  protestantes  qui ont passé leur vie au fin fond de la Norvège hébergent une gouvernante française qui va leur préparer un repas mémorable.

 La journée de cent pas de Richard C.Morais raconte l’histoire d’une famille de cuisiniers indiens. Suite à l’incendie de leur restaurant à Bombay, ils arrivent à Londres puis dans le Jura profond où ils vont transformer un vieil hôtel particulier en restaurant haut en couleurs.

Bazar Magyar de Viviane Chocas relate l’histoire d’émigrés hongrois. Klara ne connait rien du passé ni de la langue de ses parents …seul le silence. Mais la cuisine de sa mère est un révélateur bien plus bavard que les mots. « Son alphabet intime sera ces voyelles paprika, ces consonnes galuska, ces accents graves au goût âpre de noix, ou aigus à l'amertume du concombre. » J’ai beaucoup aimé cette lecture.

Comment ne pas évoquer Colette qui, tout au long de ses romans régale son lecteur de multiples recettes aux sonorités étranges : la tourte aux poireaux des barbares (ses frères sont « les barbares »), le poulet préhistorique et tant d’autres encore de Saint-Tropez à sa Bourgogne natale en passant par le Jura et Paris.  

Actuellement je relis avec grand plaisir  La Suède à dos de cuillère  de Christine Armengaud. Des anecdotes historiques suivies de recettes étonnantes nous font découvrir le pays en savourant par l’imagination  la cuisine nordique.

Et pour finir j’ai lu avec délices Mille jours à Venise (la suite : Mille jours en Toscane puis Un Palais à Orvieto) de Marlena de Blasi. C’est l’histoire vraie d’une restauratrice américaine renommée qui vient passer ses vacances à Venise. Elle tombe amoureuse d’un vénitien. En quelques semaines elle liquide restaurant, maison, brillante carrière et rejoint son bel étranger sur la lagune. Un mois plus tard ils sont mariés. Elle va devoir apprendre l’italien et aussi s’habituer à vivre dans un sinistre appartement humide. C’est drôle et succulent. De nombreuses recettes au fil des pages donnent l’eau à la bouche !

 

 



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Commentaires/ 1

  • Portrait de Beatrice RAMOIN PETITJEAN
    Beatrice RAMOIN... (non vérifié)
    jan 11, 2017, 10:04-répondre

    Merci beaucoup Virginie pour le résumé gourmand de la réunion à St Auban et des différentes pistes de lecture à se mettre sous la dent ... décidemment le vocabulaire est truffé de références à la cuisine !!!! Tres cordialement et à très bientot pour partager ces moments chaleureux


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