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Il s'agit d'une romancière américaine connue pour ses romans historiques.
Aurait-elle résolu à travers ce roman le mystère de cette fameuse tapisserie connue dans le monde entier ?
En 1490, Jean Le Viste, noble de la cour de France, commande à Nicolas des Innocents, miniaturiste réputé des tableaux représentant une célèbre bataille où figureraient les armoiries de sa famille. L'idée est d'en faire des tapisseries qui réchaufferont les murs de son château et aussi d'épater ses amis et vassaux. C'est sans compter avec l'épouse de Jean, qui aimerait que le thème de ces tapisseries soit bucolique avec comme personnage central une dame avec une licorne, animal mythique par excellence. Elle charge Nicolas de convaincre son mari, ne pouvant pas le faire elle-même afin d'éviter les foudres de ce dernier. Nicolas parvient à décider son commanditaire à épouser ses vues. Il projette aussi de s'inspirer des 5 sens et de faire figurer les dames qu'il côtoie et qui traversent ce roman.
Tout autour de ces tapisseries nous est offerte une belle étude des personnages. Nicolas, qui est au faite de son art, est un coureur de jupons qui ne s'embarrasse ni de morale et n'a aucun préjugé. Il sème des enfants à tous vents et ne pense qu'à son plaisir.
Geneviève Le Viste est lassée par la vie superficielle de la cour où elle ne parvient pas à s'épanouir, sa vie est étriquée et pour elle une seule échappatoire, se retirer dans un couvent.
Sa fille Claude, jeune fille en fleur, est attirée par Nicolas et peu s'en faut qu'elle ne tombe dans ses bras. Avant que l'irréparable ne se produise, elle sera envoyée avec sa servante dans un couvent, et disparaitra ainsi de la surface de la terre pour une durée indéterminée.
Nous pénétrons aussi dans l'univers particulier des artisans tapissiers réputés installés en Belgique qui sont chargés de fabriquer ces tapisseries en un temps record. Le projecteur braqué sur la famille La Chapelle met en lumière les difficultés de ce métier contrôlé par la Guilde, les cadences inhumaines imposées pour rendre leur travail sous peine de ne pas être rétribués, l'interdiction faite aux femmes de toucher au métier à tisser. Le portrait de leur fille Aliénor est particulièrement touchant. Pour compenser sa cécité elle a recours à ses autres sens. Ses parents ont décidé de la marier à un marchand de peaux dont l'arrivée est toujours précédée par des effluves pestilentielles. Aliénor ne peut se résoudre à une telle union, pour elle la seule issue est de tomber enceinte des œuvres de Nicolas.
Ce roman est découpé en chapitres où chaque personnage prend la parole et livre sa vision de la situation vécue et de son ressenti.