- ODE A « BELLETEGEUSE » Par MES

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                                                  Neige au sol et lune au ciel.

                                                          Mariage en blanc.

Façades peintes et prés blafards, forêt figée dans l’attente de la prochaine bourrasque. Onde

marine et pétales de fleurs, mots de hasard, mots de rencontre, bémols d’un rire, l’amitié dans

un regard. Ma route s’étire sans souci, en avons-nous jamais eu ? les gens bleus sont près du

                                    feu, pantoufles bien chaudes du devoir accompli.

                                    Roulons si lentement qu’un flocon nous dépasse.

Où est le sourire rouge de cette Belle, morte depuis si longtemps que jamais nous ne verrons

                                    le moment où elle ne sera plus dans notre ciel.

Chapeau gris sur cheveux blonds, deux valises rouges sur trois roulettes, un parapluie tout

                                          gauchi, un éclair jaune sur le talus.

                                       Si frais le sourire, si charmeresse la voix !

« Où allez-vous, Belle, au soir qui tombe, je vous emmène où vous voulez », - « Venez avec

moi marcher au soir qui tombe, il fait si beau, il fait si bon », -« Ah, que nenni, Belle, je ne

                                         rêve qu’à mon lit et à ma soupe chaude.

Foin de la poésie et des fées qui tentent de vous enlever au bord des routes, quand il y a

                                               neige au sol et lune au ciel… »

Voilà ce qu’il advient quand vous rentrez chez vous dans le froid de la nuit, après l’errance marine de l’une et les poèmes de l’autre, et trois gouttes de Courvoisier dans le fond d’un gobelet plastique.

Maintenant, si vous voulez vraiment savoir ce qui s’est passé à St Auban hier après-midi,  attendez le PV. Moi, puisqu’on m’y a provoqué, j’assume mon hébétude alcoolique.

                                                                                             AH ! AH !