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L'auteur, Vikas SWARUP, est un diplomate indien, écrivain de livres policiers.
Le film "Slumdog millionnaire" largement oscarisé est tiré d'un de ses romans. Le titre français est "Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devient millionnaire ".
J'ai lu ce roman pour coller au thème du jour, en fait, le jardin apparait uniquement au moment du meurtre. Mais je ne regrette pas cette lecture qui est un kaléidoscope sans concession de la société indienne.
L'auteur n'hésite pas à pointer du doigt toutes les turpitudes qui gangrènent l'Inde au travers de six personnages très différents dans l'échelle sociale et suspectés d'avoir individuellement trempé dans le meurtre du maitre de maison (VikI RAY). Le lecteur découvre le mécanisme générateur d'insécurité touchant toutes les classes sociales. N'importe qui peut se trouver au mauvais moment au mauvais endroit. Le destin est aveugle et on n'y échappe pas, semble laisser entendre l’auteur.
Les vies des six suspects se retrouvent imbriquées avec celle de la "victime". Entre guillemets car il s'agit bien d’un des éléments les plus ignobles de la société indienne qui a échappé plusieurs fois à la justice. Finalement vu la liste de ses crimes, enfin justice a été rendue... Fort heureusement, il reste parfois des traces d'humanité et de générosité chez certains ce qui nous évite de refermer le livre avant de sombrer dans un profond désespoir.
Ce roman étudie donc sous différents regards la société indienne.
La fin est assez surprenante mais ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est l'étude de mœurs de cette société qui, de l’extérieur, peut paraitre bien sous tout rapport mais dont le dieu est l'argent dans les bidonvilles et les palais. Le vernis est très mince et craquelle rapidement... Décidemment cela ne m'a pas donné envie d'aller en Inde - à moins de rester dans un groupe de touristes en voyage organisé.
Tu es bien sévère, Béa ! La corruption et le crime organisé existent partout et l’’Inde actuelle n’en a pas le triste privilège. Tu te souviens des livres « Lagune morte » et « Piège à rats » de Michael Dibdin ? Ils étaient très noirs aussi (comme toute la série) et cela n’a jamais empêché personne d’aller se régaler de beauté et de bonne cuisine en Italie ! J’ai trouvé que c’était un bon polar, qui jongle habilement avec six personnages, choisis avec soin pour être des archétypes des vices et défauts humains. Un peu « procédé » mais bof ! Pour la couleur locale, on a d’amusants aperçus sur le cinéma Bollywoodien et les gurus de tout poil. Je ne lui reproche que des longueurs inutilement sanglantes. Il aurait gagné à « maigrir » de 150 pages, surtout au milieu de l’histoire, qui vire au canular et à la mauvaise bande dessinée. Et même au dépliant touristique ! On a droit à un circuit organisé (hé ! hé !) de Delhi à Bombay et de Madras à Lucknow. On n’échappe ni à Calcutta ni à Benarès et, pour le même prix, on a même un très joli détour par le Cachemire. Ce qui m’a un peu serré le cœur, ce n’est pas le « profond désespoir » des lecteurs, qui en ont vu -ou lu- d’autres, mais bien celui de l’auteur. Dibdin était l’amant malheureux d’une Italie avilie mais il était étranger. Vikas Swarup est indien et sa déchirure devant les plaies de son pays fait mal. Il faut être assez attentif pour saisir les flashes, les petites phrases apparemment négligentes, sur l’unité du Cachemire, sur la haine omni-présente, sur l’immobilisme de la société, sur la figure ridiculisée de Gandhi à qui tout le monde se réfère mais que personne n’écoute, sur le sort des petites gens, exploités et trahis… Ce sont toujours les humbles de l’Inde qui trinquent : l’aveugle défigurée, le diplômé tire-laine, le policier intègre, l’aborigène plein de douceur et d’humanité que Rousseau n’aurait pas désavoué. Il y a beaucoup d’amertume dans le regard que V.S. porte sur l’occidental, incarné ici par un américain plus balourd que nature, que tout le monde roule à plaisir mais qui est le seul à tirer son épingle du jeu, en embarquant de surcroît la plus belle fille du pays. « Meurtre dans un jardin indien » ne mériterait-il pas par hasard une seconde lecture ?
Tu es bien sévère, Béa ! La corruption et le crime organisé existent partout et l’’Inde actuelle n’en a pas le triste privilège. Tu te souviens des livres « Lagune morte » et « Piège à rats » de Michael Dibdin ? Ils étaient très noirs aussi (comme toute la série) et cela n’a jamais empêché personne d’aller se régaler de beauté et de bonne cuisine en Italie ! J’ai trouvé que c’était un bon polar, qui jongle habilement avec six personnages, choisis avec soin pour être des archétypes des vices et défauts humains. Un peu « procédé » mais bof ! Pour la couleur locale, on a d’amusants aperçus sur le cinéma Bollywoodien et les gurus de tout poil. Je ne lui reproche que des longueurs inutilement sanglantes. Il aurait gagné à « maigrir » de 150 pages, surtout au milieu de l’histoire, qui vire au canular et à la mauvaise bande dessinée. Et même au dépliant touristique ! On a droit à un circuit organisé (hé ! hé !) de Delhi à Bombay et de Madras à Lucknow. On n’échappe ni à Calcutta ni à Benarès et, pour le même prix, on a même un très joli détour par le Cachemire. Ce qui m’a un peu serré le cœur, ce n’est pas le « profond désespoir » des lecteurs, qui en ont vu -ou lu- d’autres, mais bien celui de l’auteur. Dibdin était l’amant malheureux d’une Italie avilie mais il était étranger. Vikas Swarup est indien et sa déchirure devant les plaies de son pays fait mal. Il faut être assez attentif pour saisir les flashes, les petites phrases apparemment négligentes, sur l’unité du Cachemire, sur la haine omni-présente, sur l’immobilisme de la société, sur la figure ridiculisée de Gandhi à qui tout le monde se réfère mais que personne n’écoute, sur le sort des petites gens, exploités et trahis… Ce sont toujours les humbles de l’Inde qui trinquent : l’aveugle défigurée, le diplômé tire-laine, le policier intègre, l’aborigène plein de douceur et d’humanité que Rousseau n’aurait pas désavoué. Il y a beaucoup d’amertume dans le regard que V.S. porte sur l’occidental, incarné ici par un américain plus balourd que nature, que tout le monde roule à plaisir mais qui est le seul à tirer son épingle du jeu, en embarquant de surcroît la plus belle fille du pays. « Meurtre dans un jardin indien » ne mériterait-il pas par hasard une seconde lecture ?
Ho les organisateurs ! c'est le bouquin de Vikas qui mérite une seconde lecture, pas mes élucubrations !!
Oups.... Dans l'empressement, le double clic a eu raison de ma vigilance !