Mardi 20 novembre à 14h30, dans la salle de l'ERIC des Monts d'Azur à Saint-Auban, Louis Isnardy nous contera son opus II: la vie dans le monde rural pendant la guerre. Chants et extraits de son livre « Terra » l’accompagneront sur le chemin du souvenir. Emotions et poésie….
Je crois bien qu’on était encore plus nombreux qu’en septembre, et c’était déjà un succès. J’ai été vachement touché, plus encore même que la première fois : ces chansons en provençal, avec les belles voix un peu tremblantes de Louis et d’Henry, ils devraient nous sortir un CD. Quand ces deux qui ne sont plus tout jeunes (sans vouloir vexer personne) ont chanté « le printemps reviendra », je vous jure j’avais la boule au fond de la gorge. Quel espoir à tout casser ! bel exemple, non ? dans un monde tout replié sur lui-même et qui tremblote à longueur de jour. Pour la technique c’était un poil mieux, il y avait moins d’images de travers. Mais elle vaut pas grand-chose cette salle. Il faudrait des micros accrochés à la chemise comme les types à la télé. Loulou était si ému qu’on ne l’entendait guère et il a même eu le gosier tout sec à un moment. Moi, ce qui m’a le plus étonné, c’est d’apprendre qu’il y avait tant de gens de partout ailleurs chez nous pendant la guerre, des persécutés de la zone occupée, des déserteurs italiens, des alliés parachutés, oui, bien sûr, mais même des réfugiés espagnols et tout ce remue-ménage : ceux qui partaient, ceux qui revenaient, ceux qui allaient se cacher, ceux qui fuyaient d’un côté de l’autre, quelle panique… Quelles histoires d’un autre monde : le type qui se fait arrêter et enfermer aux Diables bleus de sinistre mémoire. On le bloque dans un train direction le travail forcé en Allemagne, le train se fait bombarder du côté de Dijon, il peut s’échapper indemne, retourne à sa caserne et se fait traiter de déserteur ! faut le faire quand même. Le fou cinglé héroïque qui s’est offert pour remplacer les 60 otages qu’on allait fusiller, quelle histoire ! et le maire qui a du désigner aux allemands les 60 personnes de son village… sale blague…sale époque. Porca miseria ! Merci à l’Homme au chapeau qui a tant de talent pour faire revivre toute cette histoire d’avant, de chez nous et d’ailleurs