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- Le mesclun de Violette - partie 3

- Le mesclun de Violette - partie 3

mai 09/Virginie/

Source image : Pinterest

Marcel SCIPION fait revivre pour nous de véritables personnages excessifs, mais non caricaturés, près de la nature aussi car elle faisait partie intégrante de leur Vie

 

(Le Clos du Roi et L'Arbre du Mensonge)

Le braconnage n’était pas un dévoiement et le simple plaisir d’enfreindre la Loi ; c’était une nécessité vitale afin de survivre. Ces gens évitaient les carences alimentaires non pas par ce que le Docteur X ou le Gourou Y le leur avait dit, mais par ce qu’ils étaient en osmose avec les éléments de leur monde (voir le témoignage sonore d’Odette).

Selon Nicole Ciravégna – Face à l'immense plateau de Valensole, Marcel SCIPION est né, en 1922, au hameau de Venascle soit quelques fermes basses autour d'une source : une oasis dans la garrigue. C'est la vie là-haut dans ce paysage grandiose des «Alpes de lumière», la vie des gavots (ou montagnards), qu'il raconte avec une verve, une chaleur et une tendresse remarquables.

La vie des siens au temps de son enfance où les guérisseurs opéraient avec des toupins ou une pièce d'argent, où les pastres de chèvres, ou de moutons, faisaient eux mêmes leur pain, leur vin et leur eau-de-vie et braconnaient sans remords le sanglier et la lèbre malicieuse ; un temps dur mais joyeux, plein de saveur et de sève.

Selon http://regis.iglesias.over-blog.com/article-les-souvenirs-de-marcel-scipion-2-123341478.html - 2 juillet 2013 - "Le clos du roi"  Extraits :

"Je veux remercier ceux qui furent mes vrais maîtres : les bergers, les braconniers, les paysans, qui tous m'enseignèrent le goût de l'effort. Sans eux, je n'aurais peut-être pas de ces souvenirs qui comptent dans une vie." M.S

(…) mon père (…) vers ses dix-huit ans, (…) fit les saisons, les foins, les moissons, ou beaucoup plus loin encore les vendanges, (…) Sans les vendanges, les Gavots n'auraient jamais vu la mer. © influence sur la nourriture et la composition des recettes (laurier, basilic, …)

(…) Mais beaucoup de ces saisonniers ne revenaient pas, happés (…), par la fille du patron (…) Mon père assez intrépide, avait fait plusieurs fois la saison des raisins. Mais il descendait plus volontiers faire les foins, à cause de celle qui devait devenir ma mère.

Je suis le croisement, par le jeu des saisons, d'un homme du haut avec une femme du bas : un gars du milieu, en quelque sorte !

Mais la nostalgie des montagnes et des amis le reconduisait toujours dans le pays de ses ancêtres.

Là, chaque lopin de terre, chaque ribe, chaque faïsse portait son arbre.

Quelles pommes ! Quelles poires !

Des dizaines de variétés, dont certaines ignorées et disparues de nos jours : en poires, les fameuses "cuisses de dames", les "crémésines", les "messounenques", les "blettones" et d'autres, tant d'autres.

En pomme, il y avait les "gibelins" et les reinettes...

Dès octobre, pour leur éviter le gel, il fallait les cueillir.

Tous les angles de la maison recevaient les fruits.

Enfin, je m'endormais avec délices dans ces chambres baignées d'odeurs fruitées.

Les réveils n'étaient pas moins savoureux : au saut du lit, je goûtais à pleines dents aux diverses variétés des quatre coins. J'en ai encore le frisson sur la langue ! (…)

 

C'est à la Piboule qu'on venait pour appeler le médecin quand dans le haut du pays quelqu'un attrapait une congestion ou une tuberculose.

Pour les autres petites maladies, les gens en savaient assez pour se soigner eux-mêmes.

Ils avaient toujours dans leurs placards du bon miel et du jus de pomme reinette pour les rhumes, des fioles remplies d'eau-de-vie pour les grippes, de la cantharide de frêne "pour tirer l'eau" des pleurésies et des coups de froid !

Et quelques flacons de bave d'escargot pour les maladies indéterminées.

 

22 juin 2013 - "Le clos du roi. Extraits : (…)

Le lendemain du jour de l'an, après nous avoir souhaité la bonne année et avoir mangé force poires, pommes et quelques "bisquitchellis" (gâteaux secs) que la tante sortait exprès pour nous d'un de ses petits placards noirs qui garnissaient chaque coin de sa cuisine, nous refaisions le chemin inverse sur nos mulets.(…)

 

19 juin 2013 - "Le clos du roi. Extraits : (…)

Je me souviens de ma joie quand je braconnais. Je pouvais nourrir ma famille, (…)

La soupe aux choux...  A un kilomètre de la maison, on sentait bouillir la soupe où la tante jetait un os de cochon grillé au four avec des herbes et un peu de couenne.

Quand, à cette odeur de soupe, s'ajoutait le fumet du chou aux olives et aux boyaux de lapin, je vous jure que, vraiment, attendre midi devenait un supplice.

Dès onze heures trente, nous, les enfants, étions déjà autour de la table.

Et souvent, les hommes quittaient les travaux des champs un quart d'heure avant l'horaire, l'estomac les ayant descendu "d'un seul coup" dans les talons, disaient-ils. Ils arrivaient les yeux brillants de gourmandise. Après sa femme, demandez à un vrai montagnard ce qu'il aime le plus : "La soupe au choux", vous dira-t-il. (…)

Si le bon pain que nous faisions à la ferme nous donnait cinquante pour cent de nos forces, où trouvions-nous les cinquante autres ?

Nous avions de très belles sources qui nous donnaient une eau pure, excellente, fraîche pour étancher nos soifs.

Mais mon père disait  "que l'eau, ça ne donne pas de force ; ça désaltère, ça rafraîchit, ça fait bien pisser : d'accord, c'est connu. Mais c'est tout, ça s'arrête là et c'est déjà pas si mal. Pour avoir la force, la vraie, celle qui permet à un homme de pousser à bout de bras sa faux dix heures par jour, il faut boire du vin."

Ce qu'il nous en fallait de la force !

Et ce vin, qui a la même couleur que le sang, faisait couler cette force dans nos muscles. Mais il faut en boire très modérément, juste assez pour bien faire son travail. Mon père disait même qu'il faut toujours le couper un peu avec de l'eau pour en tempérer la force. (…)

Souvenirs d’un ancien rescapé des tranchées de Première Guerre Mondiale :

J'étais presque sûr que jamais je reverrais ma mère revenant des vergers, le tablier rempli de poires à cuire. (…) Je lui demandais aussi de me faire plein de bocaux de confiture de coings mélangés de pastèques, que j'adorais. (…)

Savez-vous que pour nous, les bergers, le printemps est comme un vrai miracle ?

Dès février, on l'attend, on en guette le moindre signe et ça vous chauffe le coeur : c'est d'abord les touffes d'herbe, puis c'est la visite des abeilles.

Un autre signe encore, c'est la première bergeronnette qui vient sautiller entre les pattes des moutons.

Enfin, un beau matin, c'est le cri du coucou qui ricoche sur les collines et la jeune feuille verte des chênes. Et puis, et puis, on ne sait comment, en vingt-quatre heures, c'est partout le roux de la terre qui disparaît, envahi par des milliers de pousses d'herbe verte. (…)

 

Max STEQUE  Sa littérature espiègle, plus proche de nous dans le temps, est un bain de jouvence nous remémorant notre enfance, pas si lointaine que cela en définitive …

(La tour de Siagne, Le Maître des Ruches, Les Puits du Souvenir)

Selon http://www.lecteurs.com/auteur/max-steque/3247569/livres

La tour de Siagne ; des enfants terribles en Provence (…) expédition de braconnage ou une partie de pêche à la truite (…)

Le maître des ruches ; souvenirs d'un apiculteur en Provence (…) L'histoire vraie d'un passionné d'apiculture (…)

 

Nous écoutons ensuite avec plaisirs des enregistrements effectués par Violette au cours de son travail de collectage.

A suivre : Les recettes …..



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